Dernière mod­i­fi­ca­tion le 19 août 2023 par La Com­pag­nie Littéraire

Bien des fan­tasmes entourent la ques­tion de com­ment se passe l’édi­tion d’un livre ! Entre répu­ta­tion de tra­vail monacal, ou au con­traire d’une sim­ple for­mal­ité se résumant à la sélec­tion des man­u­scrits, auteurs et lecteurs sont par­fois sur­pris de décou­vrir faire pub­li­er son livre est un proces­sus long, impli­quant les com­pé­tences de plusieurs professionnels.

Si vous êtes curieux de décou­vrir cette face cachée qui entoure vos lec­tures préférées, vous êtes sur la bonne page ! Et pour les écrivains qui se deman­dent com­ment pub­li­er leurs futurs livres, cet arti­cle vous sera d’une grande util­ité pour mieux com­pren­dre les attentes des dif­férents édi­teurs, et ain­si mieux com­mu­ni­quer avec eux.

Depuis la table de l’au­teur, jusqu’à sa com­mer­cial­i­sa­tion, décou­vrez com­ment se passe l’édi­tion d’un livre !

Le processus d'édition d'un livre de la rédaction du manuscrit à la distribution

Étape 1 : Préparation d’un manuscrit avant envoi aux éditeurs

Finir la par­tie écri­t­ure de son pro­jet de roman pour un auteur est bien sûr la pre­mière des étapes dans une édi­tion d’un livre. Le man­u­scrit dans sa forme de pro­duit brut est ensuite trans­mis à dif­férents éditeurs.

Mais les répons­es se font par­fois rares ! Il est vrai qu’avec les 78 000 livres pub­liés chaque année, la con­cur­rence est rude. Et mal­heureuse­ment, trop d’au­teurs sont en dif­fi­culté pour trou­ver l’édi­teur de leurs choix.

Pour­tant, une sim­ple remise en ques­tion dans votre com­mu­ni­ca­tion est sou­vent la clé de ce prob­lème. Il est si sim­ple de vous démarquer !

Respectez nos con­seils relat­ifs à quelques élé­ments essen­tiels lors de l’en­voi de votre pro­duc­tion, et vous aurez la garantie de vous démar­quer, en com­para­i­son de la majorité des autres auteurs qui ne les appliquent pas.

6 conseils indispensables pour la préparation de votre manuscrit

  1. Restez sim­ple sur le con­tenu de la pre­mière de cou­ver­ture. Si vous avez une pho­to pour celle-ci, joignez-la plutôt en pièce jointe en tant que propo­si­tion. De toute manière, dans la plu­part des cas, c’est l’édi­teur qui se charg­era de créer une pre­mière de cou­ver­ture en accord avec ses collections.
  2. Doivent plutôt fig­ur­er claire­ment sur la pre­mière de cou­ver­ture ces infor­ma­tions : Titre du livre, nom de l’au­teur ou nom de plume, télé­phone, adresse, genre lit­téraire, nom­bre de mots, nom­bre de car­ac­tères espaces inclus.
  3. Con­cer­nant la forme du cor­pus de texte, respectez les con­ven­tions stan­dards en la matière pour la mise en page : police d’écri­t­ure Times New Roman corps 12, para­graphes jus­ti­fiés, marges sim­ples, pages numérotées. Un effort sur la mise en forme est tou­jours appréciable.
  4. Pour le for­mat de fichi­er, vous pou­vez opter pour le for­mat pdf ou docx.
  5. Bien sûr, relisez-vous, ou faites vous relire votre livre pour éviter les fautes d’orthographe.
  6. Lisez tou­jours la page de con­tact sur les sites des édi­teurs. Optez plutôt pour un envoi de votre pro­duc­tion via leur for­mu­laire en ligne ou par cour­riel, plutôt que par la poste.
  7. Enfin, un résumé sur une page de votre pub­li­ca­tion est tou­jours appré­cié, ain­si qu’un texte de présen­ta­tion de l’au­teur et de votre situation.

Étape 2 : Protection du manuscrit

Oblig­a­toire lors d’une édi­tion d’un livre, pro­téger votre tra­vail aujour­d’hui est une procé­dure assez sim­ple en France, si vous suiv­ez ces quelques con­seils. Il est néces­saire pour pro­téger une œuvre qui est vôtre, d’ef­fectuer les démarch­es de cette étape avant même l’en­voi de votre man­u­scrit auprès des édi­tions choisies.

  • Le cour­riel : Une tech­nique sim­ple et effi­cace pour pro­téger votre pro­priété intel­lectuelle. Envoyez sim­ple­ment à vous-même votre man­u­scrit nom­i­natif et daté pour pou­voir béné­fici­er d’une preuve juridique de son appar­te­nance. Il est impor­tant d’u­tilis­er une plate­forme de nav­i­ga­tion comme Gmail, infal­si­fi­able, pour utilis­er cette fonc­tion. 

  • Le cour­ri­er avec avis de récep­tion : même tech­nique au menu que pour le cour­riel, mais cette fois-ci en pas­sant par un cour­ri­er avec avis de récep­tion con­tenant votre man­u­scrit en feuille volante. 

  • Le notaire : Une tech­nique dans le haut du panier si vous êtes prêt à y met­tre le prix pour pro­téger votre livre. Au besoin, une vis­ite chez le notaire vous garan­tit une pro­tec­tion à vie de votre man­u­scrit. 

  • Le dépôt légal à la BNF du livre : Il est oblig­a­toire pour les tirages dépas­sant les 100 exem­plaires, même en auto-édi­tion. Il est nor­male­ment réal­isé automa­tique­ment l’édi­teur, si vous avez souscrit à un vrai con­trat ! 

Pour plus d’in­for­ma­tions, n’hésitez pas à con­sul­ter la page com­plète à ce sujet sur la pro­tec­tion des man­u­scrits con­tre le pla­giat d’un de nos autres articles.

Étape 3 : La sélection des éditeurs, commission de lecture

Les man­u­scrits sont ensuite sélec­tion­nés dans cette troisième étape, que beau­coup d’in­di­vidus pensent effec­tuée par un comité de lec­ture act­if 24/24 !

Le tra­vail d’un édi­teur n’est pas de lire tous les man­u­scrits qu’il reçoit. Et encore moins, de vous don­ner leur avis sur ceux-ci. Imag­inez le temps que prendrait la lec­ture des mil­liers de romans que reçoivent les édi­teurs, cette pre­mière des étapes dans l’édition d’un livre ne serait pas ter­minée, qu’il aurait déjà cessé son activ­ité et mis la clé sous la porte.

Mais alors, com­ment les édi­teurs pren­nent-ils con­nais­sance des tapuscrits qu’ils reçoivent ? En effec­tu­ant une lec­ture tech­nique.

L’ob­jec­tif, au con­traire d’une lec­ture d’a­gré­ment, est d’être effi­cace selon le temps dont ils dis­posent, pour repér­er les textes qui présen­tent un intérêt édi­to­r­i­al. Analyser un livre est un peu comme un pre­mier ren­dez-vous, les pre­mières sec­on­des sont les plus impor­tantes, et sou­vent décisives :

  • 5 sec­on­des : Temps néces­saire pour repér­er et écarter une pro­duc­tion grossière

  • 15 sec­on­des : Temps néces­saire pour estimer la qual­ité du style d’écri­t­ure du tapuscrit

  • 1 minute : Temps néces­saire pour dis­tinguer un pre­mier poten­tiel lit­téraire de la production

Motifs de refus courants et systématiques des éditeurs

Lors de la sec­onde de ces étapes d’une édi­tion d’un livre, toutes les bonnes maisons d’édi­tion por­tent une vive atten­tion con­cer­nant cer­tains élé­ments de refus caté­goriques. Pour espér­er quelque chose, faites très atten­tion à ceci :

  • 1) Pub­li­ca­tion hors sujet vis-à-vis de la ligne édi­to­ri­ale de la mai­son d’édi­tion. Faites preuve de dis­cerne­ment et ren­seignez-vous au préal­able à son sujet.

  • 2) Vocab­u­laire pau­vre, con­tenu manichéen et sophis­tique. Il est pos­si­ble d’a­gir sur l’orthographe, voire la cohérence du réc­it, mais hélas pas sur ceux-ci. Ce n’est pas en écrivant que l’on devient écrivain, mais en lisant.

  • 3) Pub­li­ca­tion déli­rante, out­ran­cière, calom­nieuse. Un livre n’est pas un encart de jour­nal et l’édi­teur est aus­si un investis­seur, pas un psychiatre.

Enfin, le dernier motif de refus et prob­a­ble­ment l’un des plus impor­tants est relatif à l’au­teur lui-même. Des gagas qui écrivent mieux que tout le monde et qui sont per­suadés d’être en pos­ses­sion du best-sell­er de demain, les édi­teurs en enten­dent tous les jours.

Adressez-vous avec un excès de con­fi­ance, une rigid­ité d’e­sprit vis-à-vis du tra­vail édi­to­r­i­al et des cor­rec­tions à prévoir, des ambi­tions irréal­istes, voire avec un ton procé­dur­al et con­tentieux, et vous finirez rapi­de­ment en autoédition.

édition d'un livre état d'esprit

Étape 4 : Conseil et étude des contrats reçus

Vous avez obtenu des répons­es pos­i­tives de dif­férents édi­teurs pour votre livre, félic­i­ta­tions. La prochaine étape dans une édi­tion d’un livre, va être de déter­min­er quel con­trat est le con­trat d’édi­tion le plus intéres­sant en décou­vrant les dif­férents modes d’éditions.

Avant de pub­li­er son livre, il est impor­tant de recon­naître les dif­férents retours et le type de for­mule pro­posée : l’édi­tion à compte d’au­teur, l’édi­tion à compte par­tic­i­patif, l’édi­tion à compte d’édi­teur ou l’au­to édi­tion. Le meilleur choix entre ces modes d’édi­tion sera le plus équili­bré entre vos exi­gences et la réal­ité crue du poten­tiel de votre production.

Les différents contrats d'édition

Publier un livre à compte d’éditeur

Le con­trat à compte d’édi­teur inclut toutes les étapes de pub­li­ca­tions du livre à la charge de l’édi­teur.

C’est le con­trat type faisant saliv­er bon nom­bre d’écrivains par­mi tous les autres modes d’édi­tions, pour le con­fort et les oppor­tu­nités qu’il laisse entrevoir. 

À compte d’édi­teur, les auteurs ne paient pas leurs tirages. Ils reçoivent même un à‑valoir (une avance finan­cière sur les ventes) à la sig­na­ture du con­trat, et prof­i­tent de la dis­tri­b­u­tion et de la com­mu­ni­ca­tion à large échelle de leurs romans via le réseau de ces maisons d’édi­tion. Faites atten­tion. 

Aucune par­tic­i­pa­tion, aucun frais même min­imes soit-il, ne doit être à la charge de l’au­teur pour son livre dans l’édi­tion tra­di­tion­nelle. Sous peine d’avoir affaire avec un con­trat dit par­tic­i­patif qui ne porte pas son nom !

Trou­ver un édi­teur avec aucune charge à pay­er et pub­li­er un livre à compte d’édi­teur est sou­vent attribué aux pro­jets de per­son­nal­ités déjà con­nues voire recon­nues, compte tenu du coût que représen­tent pour un édi­teur la fab­ri­ca­tion et la pro­mo­tion com­plète d’un ouvrage.

publier son livre avec l'édition à compte d'éditeur (l'édition traditionelle)

Publier un livre à compte d’auteur

Une édi­tion d’un livre avec un con­trat à compte d’au­teur repose sur un principe sim­i­laire à celui du con­trat à compte d’édi­teur, mais offre des rétro­ces­sions sur les ventes (et non des droits d’auteur). De plus, l’au­teur doit débours­er une cer­taine somme pour cou­vrir les frais d’éditions.

Par­fois cri­tiqué pour son mod­èle économique, le con­trat à compte d’au­teur est pour­tant indis­pens­able à la chaîne du livre, car il per­met à cer­taines pépites lit­téraires plus atyp­iques, d’éviter la case autoédi­tion, et de voir le jour avec l’ap­pui et la fab­ri­ca­tion d’une mai­son d’édi­tion. 

Le prob­lème ne vient pas tant du mod­èle que de son util­i­sa­tion abu­sive par cer­tains acteurs peu scrupuleux du milieu. Il y a la bonne, et la mau­vaise mai­son d’édi­tion à compte d’au­teur ! 

Les avantages de publier son livre avec l'édition à compte d'auteur

Pour démys­ti­fi­er cet aspect et com­pren­dre com­ment se passe une édi­tion d’un livre avec ce type de con­trat, il y a des points sur lesquels vous devez être vigilants.

5 conseils avant de choisir l’édition à compte d’auteur

  • Le con­trat à compte d’au­teur n’est pas un con­trat par­tic­i­patif : vous ne devez jamais avoir à acheter vos livres. Le tirage à la demande, n’est pas rentable pour un auteur et son livre, car il sous-entend un coût de revient élevé. Un vrai con­trat à compte d’au­teur per­met de démar­rer avec un tirage réel, et non à la demande, d’un ordre ini­tial de 200 ou 300 exem­plaires en moyenne répar­tis entre l’au­teur et l’édi­teur au besoin de la publication.

  • Les maisons d’édi­tion à compte d’au­teurs, sélec­tion­nent elles aus­si leurs man­u­scrits et pos­sè­dent une ligne édi­to­ri­ale. Atten­tion aux maisons d’édi­tion fan­tômes, mon­tées par des auteurs autoédités.

  • Des con­trats à 1000 exem­plaires pour une pre­mière impres­sion de livres ne sont pas pro­posés pour un pre­mier tirage à compte d’au­teur pour un par­ti­c­uli­er. Cal­culez la somme que représen­terait le stock­age de plusieurs cen­taines de mil­liers de références, si ces exem­plaires étaient réelle­ment imprimés. Il vous sera générale­ment demandé d’a­cheter vos livres à la fin de la valid­ité de votre con­trat, ce qui est con­traire aux règles d’une vraie édi­tion à compte d’auteur.

  • Un cat­a­logue de plusieurs mil­liers d’ex­em­plaires est sus­pect, car il sous-entend une nég­li­gence sur la fab­ri­ca­tion, sur la com­mu­ni­ca­tion, et sur l’im­pres­sion des ouvrages. Même à compte d’au­teur, faites le choix d’une enseigne com­pé­tente sur la fab­ri­ca­tion des livres de ses auteurs.

  • Le coût d’une édi­tion à compte d’au­teur est rentable pour un auteur, une fois passé un cer­tain seuil d’exemplaires écoulés. Un autre de nos con­seils, faites le rap­port entre le coût de revient (coût uni­taire d’un ouvrage) de votre con­trat et le prix de vente de votre livre en fonc­tion de leur quantité.

Éditer un livre en auto-édition : ce qu’il faut savoir

En auto-édi­tion, l’au­teur est son pro­pre édi­teur et se charge de toutes les étapes de pub­li­ca­tion de son livre, notam­ment de sa dif­fu­sion et de ses cor­rec­tions (et donc de trou­ver un cor­recteur). Aujour­d’hui, c’est env­i­ron 15 000 man­u­scrits qui sont déposés chaque année à la BNF.

C’est un mod­èle d’édi­tion alter­natif pour les auteurs à la recherche d’indépen­dance, mais fausse­ment économique : les cor­rec­tions, la maque­tte, la dis­tri­b­u­tion, la dif­fu­sion, et le sur­coût que représente une impres­sion à la demande sont à la charge de la per­son­ne autoéditée.

Cumulé, le total de ce mon­tant est supérieur à un con­trat à compte d’au­teur, mais sans les avan­tages d’une vraie édi­tion super­visée par des pro­fes­sion­nels : un auteur ne peut pas cumuler toutes les com­pé­tences req­ui­s­es pour l’édi­tion de son livre aux dépens d’une chaîne du livre déjà saturé. 

Éditer un livre en auto-édi­tion peut cepen­dant être une alter­na­tive pour un pro­jet dont l’am­bi­tion n’est pas néces­saire­ment de dépass­er le cer­cle famil­ial : une auto­bi­ogra­phie, un réc­it de vie, etc.

Étape 5 : La fabrication du livre

Si vous en êtes arrivé à cette étape, le con­trat a été signé et l’un des modes de pub­li­ca­tion a été adop­té. Les dés sont main­tenant jetés, la balle est du côté de votre mai­son d’édi­tion ! Avant de par­tir en fab­ri­ca­tion chez l’im­primeur, puis être dis­tribué aux lecteurs, un ouvrage doit être traité par un ensem­ble de « cor­rec­tions ».

Ce proces­sus de cor­rec­tion est mal­heureuse­ment l’é­tape la plus nég­ligée aux dépens des lecteurs dans l’édi­tion de trop nom­breux ouvrages. 

Par­mi nos meilleurs con­seils, ren­seignez-vous bien sur la façon dont sont effec­tuées les cor­rec­tions dans la mai­son de votre choix. Con­naître les deux raisons à l’o­rig­ine du mau­vais tra­vail des édi­teurs, peu­vent vous aider à les éviter : 

  • Le manque de moyens : Cor­riger un livre, établir sa mise en page, sa cou­ver­ture, prend beau­coup de temps. C’est un tra­vail sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour une petite équipe qu’il est impos­si­ble de financer pour un édi­teur avec des mil­liers de références à son cat­a­logue ! Alors, l’un des con­seils les plus impor­tants : véri­fi­er le rythme de pub­li­ca­tion d’un édi­teur avant de signer.

  • Le manque de com­pé­tences : Des com­pé­tences en lin­guis­tique, en ortho­ty­pogra­phie, etc., cela ne s’in­vente pas. Le tra­vail de cor­recteur est un méti­er indépen­dant de celui d’écrivain, néces­si­tant des com­pé­tences dif­férentes. Il est mal­heureuse­ment trop courant chez les per­son­nes voulant créer une mai­son d’édi­tion, d’avoir une mécon­nais­sance totale de ce méti­er, sur com­ment se passe l’édi­tion d’un livre, et qui se trou­vent bien inca­pables par la suite de fab­ri­quer leurs ouvrages. Sec­ond de nos con­seils : Véri­fi­er l’an­ci­en­neté d’un édi­teur avant de sign­er, et lire le texte d’un ouvrage de sa pro­duc­tion pour en estimer la qualité.

Nég­liger la fab­ri­ca­tion d’un ouvrage, c’est un manque de respect pour les lecteurs, mais aus­si pour une chaîne du livre déjà sat­urée. La fini­tion de votre pro­duc­tion fera objet d’une impor­tance aux yeux des futurs libraires et lecteurs qui vous liront !

Pour vous don­ner une idée du tra­vail réal­isé sur une édi­tion d’un livre lors de sa fab­ri­ca­tion, voici le proces­sus effec­tué dans les règles de l’art.

Préparation de copie

Dans un pre­mier temps, le cor­recteur com­mence, comme un sim­ple lecteur, par pren­dre plus ample con­nais­sance du livre. Durant cette lec­ture, il effectue le déco­quil­lage, action par laque­lle il dégrossit les erreurs fla­grantes, telles que les fautes d’orthographes et de gram­maire les plus évidentes.

C’est aus­si durant cette pre­mière phase du proces­sus de cor­rec­tion que le cor­recteur com­mence à capter le style de l’écrivain et à iden­ti­fi­er les dif­férents prob­lèmes linguistiques.

Correction de forme

Une fois ce pre­mier tra­vail pré­para­toire effec­tué, le cor­recteur peut com­mencer à entr­er dans le détail des cor­rec­tions. Un cor­recteur orthographique est un out­il très utile lorsqu’il est bien util­isé pour soulign­er des erreurs redon­dantes, mais ne pour­ra jamais totale­ment se sub­stituer à ses compétences.

Ligne après ligne, le cor­recteur détecte et traite les erreurs plus sub­tiles. Orthographe, gram­maire, mais aus­si vocab­u­laire et cohérence du texte prof­i­tent d’une atten­tion par­ti­c­ulière, tout comme le traite­ment de cer­taines lourdeurs.

Ce tra­vail tech­nique, lorsqu’il est bien réal­isé, n’a pas pour fonc­tion de déna­tur­er l’œu­vre et le mes­sage orig­inel des auteurs, mais bien de ren­dre pub­li­ables les pro­duits de ces derniers.

Correction de fond

Il n’y a pas que l’orthographe et la gram­maire dans le proces­sus de cor­rec­tion ! La sec­onde face du tra­vail de cor­recteur est une « cor­rec­tion de fond », qui peut s’avér­er par­fois longue et plus fas­ti­dieuse selon la tech­nic­ité de la publication.

Ici, il est ques­tion de con­trôler l’ex­ac­ti­tude du con­tenu des infor­ma­tions relatées par l’au­teur dans le con­texte de son livre. Toutes les dates, événe­ments et con­textes his­toriques sont passés au peigne fin, afin de véri­fi­er les références et éviter tant que pos­si­ble des anachro­nismes et autres erreurs factuelles !

Les « cor­rec­tions de fond » sont nom­mées ain­si, car elles inclu­ent toutes les mod­i­fi­ca­tions et con­seils apportés au livre, que ne voit pas le lecteur. 

En même temps, le cor­recteur doit aus­si véri­fi­er la cohérence logique des textes, et s’as­sur­er que l’au­teur n’ait pas omis des infor­ma­tions impor­tantes pour la com­préhen­sion du livre.

Comme cela néces­site sou­vent une exper­tise dans le domaine en ques­tion, cette par­tie du proces­sus sous-entend un grand investisse­ment de la part de l’édi­teur dans la publication.

Mise en pages du livre

À ce stade du proces­sus de cor­rec­tion, la mise en page du livre peut être entamée. C’est à par­tir de ce moment, que le brouil­lon ini­tial com­mence à pren­dre sa forme finale. Ce tra­vail de mise en page néces­site des com­pé­tences en graphisme, surtout lorsqu’il est ques­tion de retouch­er des pho­togra­phies et ajuster les taux d’en­crage. 

Le texte est ensuite con­ver­ti au for­mat d’un logi­ciel de PAO pro­fes­sion­nel  (Pub­li­ca­tion assistée par ordi­na­teur), util­isé à la fois par les édi­teurs et les imprimeurs. Le for­mat « InDe­sign » par exem­ple, per­met de gér­er plus facile­ment le place­ment des illus­tra­tions, ain­si que la mise en page.

L’édi­teur respon­s­able de cette tâche doit à la fois retran­scrire la thé­ma­tique du livre, et respecter une charte graphique pro­pre à chaque mai­son d’édi­tion. Une bonne mise en page a pour objec­tif de ren­dre le roman agréable à par­courir. 

Con­traire­ment aux idées reçues, cette tâche ne s’in­vente pas et néces­site un savoir-faire maîtrisé pour aboutir à une pro­duc­tion de qual­ité. Con­trôle des marges, des interlignes, choix d’une police d’écri­t­ure avec empat­te­ment, et surtout respect de la typographie.

C’est ce dernier point qui fait générale­ment défaut aux pro­duc­tions ama­teurs qui nég­li­gent très sou­vent la typogra­phie, mais qui per­met pour­tant de véri­fi­er le sérieux de l’éditeur.

Tiret cadratin oblig­a­toire pour les dia­logues, abrévi­a­tions, ponc­tu­a­tion, césures, ou encore choix des guillemets, la typogra­phie est comme une par­ti­tion de musique, elle est régie par des règles qui ne se dis­cu­tent pas. Plusieurs relec­tures finales sont ensuite effectuées.

Étape 6 : Création de la couverture

L’habit ne fait pas le moine, et pour­tant, tout le monde est sen­si­ble aux belles cou­ver­tures. C’est en quelque sorte, la cerise sur le gâteau du proces­sus de fab­ri­ca­tion des livres, les clés de la réus­site pour ven­dre vos exem­plaires ! 

Dans les librairies, elles sont de vrais argu­ments mar­ket­ing dont il est impos­si­ble de se pass­er pour les besoins d’une bonne vis­i­bil­ité. 

La pre­mière de cou­ver­ture d’un ouvrage peut être plus impor­tante que le texte de qua­trième page, qui à cette occa­sion est lui aus­si rédigé et inté­gré par l’éditeur.

Comme pour les cor­rec­tions précé­dentes, la cou­ver­ture d’un ouvrage est régie par des règles et le besoin de com­pé­tences en graphisme. Tout com­mence par le choix d’une pho­to, que les maisons d’édi­tion peu­vent obtenir de dif­férentes façons : 

  • Directe­ment auprès de l’au­teur. Les auteurs peu­vent pro­pos­er une pho­to de cou­ver­ture. Celle-ci ne sera pas tou­jours accep­tée, soit parce que la pho­to de cou­ver­ture pro­posée ne dis­pose pas d’une réso­lu­tion suff­isante, soit elle est déjà soumise à des droits d’au­teur, soit elle ne cor­re­spond pas à la charte graphique de la col­lec­tion à laque­lle se rat­tache le livre. 

  • En faisant appel à des artistes : c’est une solu­tion plus onéreuse, mais qui garan­tit l’ex­clu­siv­ité d’une cou­ver­ture de livre.

  • Par créa­tion via un logi­ciel de mon­tage : L’édi­teur est aus­si capa­ble de fournir à un écrivain une pho­to de cou­ver­ture pour son livre réal­isée de son pro­pre fief via un logi­ciel de mon­tage. 

Une fois la pho­to sélec­tion­née, elle est ensuite inté­grée sur la page de garde du man­u­scrit qui com­porte d’autres men­tions. Celle-ci doit inclure le logo, le titre du livre ain­si que le nom de l’au­teur en util­isant de préférence une police sans empat­te­ment. L’édi­teur peut faire le choix pour cer­tains auteurs à suc­cès, de faire en sorte que leurs noms soient plus grands que le titre du roman !

Étape 7 : Préparation du plan de communication de l’ouvrage

Pub­li­er un livre, ce n’est pas seule­ment le fabriquer !

Toutes ces étapes qui com­posent les édi­tions de livres ne servi­raient à rien, si l’ou­vrage ne par­ve­nait pas jusqu’au lecteur. En fonc­tion du livre, des con­seils et choix stratégiques peu­vent être mis en place pour val­oris­er la pro­mo­tion des auteurs.

Pro­mou­voir un livre et un auteur est un proces­sus coû­teux et priv­ilégié compte tenu de l’of­fre de la chaîne du livre, supérieure à la demande des lecteurs.

Pour cette rai­son, toutes bonnes maisons d’édi­tion préfèrent pub­li­er un nom­bre restreint de livres chaque année plutôt qu’une grande quan­tité. La com­mu­ni­ca­tion d’un ouvrage passe à la fois par le réseau de la dis­tri­b­u­tion et de la diffusion.

La distribution des livres

La dis­tri­b­u­tion con­siste à référencer le livre dans la base de don­nées nationale des libraires, ain­si que dans celle des dif­férents reven­deurs en ligne. Un cer­tain stock est ensuite achem­iné dans les librairies pour la mise en ray­on. 

C’est une étape indis­pens­able, car elle per­met aux lecteurs de pass­er com­mande du livre ou de l’acheter directe­ment auprès de son libraire préféré. Sans ce référence­ment, un livre est invis­i­ble, tant pour le pro­fes­sion­nel que pour le particulier.

La diffusion des livres

La dif­fu­sion quant à elle val­orise l’ou­vrage et son auteur par sa pro­mo­tion auprès du grand pub­lic.

C’est une tâche per­son­nelle à chaque livre, qui doit être adap­tée au pub­lic visé, adultes ou enfants. Elle regroupe un ensem­ble de démarch­es ayant pour but la pro­mo­tion du livre par dif­férents canaux :

  • Prise de con­tact avec les libraires et les grandes surfaces,

  • Com­mu­niqués de presse

  • Organ­i­sa­tion de dédi­caces dans les points de vente

  • Vis­i­bil­ité sur les réseaux sociaux

  • Par­tic­i­pa­tion à des évène­ments culturels

  • Cam­pagnes d’af­fichage en librairie

  • Parte­nar­i­ats avec des médias 

Peu d’édi­teurs ont un dif­fuseur ou sont en mesure de pro­pos­er une vraie dif­fu­sion. C’est un tra­vail à plein temps et onéreux pour ces maisons d’édi­tion, qui en font béné­fici­er une poignée d’auteurs.

Voilà pourquoi encore de nos jours, beau­coup de maisons d’édi­tion font la con­fu­sion entre dif­fu­sion et dis­tri­b­u­tion dans leurs présen­ta­tions face aux auteurs !

Restez vig­i­lant, et écartez de préférence les édi­teurs qui vous promet­tent la lune, sans être capa­bles de présen­ter hon­nête­ment la dif­fu­sion prévue pour votre livre. 

édition d'un livre

Le choix du prix de vente doit lui aus­si être décidé durant l’édi­tion d’un ouvrage. Un prix de vente trop élevé par rap­port à la taille du livre aug­mentera la dif­fi­culté des ventes. Un prix de vente trop faible au con­traire, les facilit­era, mais aux dépens de la rentabil­ité, le coût de revient des livres étant élevé.

Réseaux sociaux : le bon plan ?

Un auteur doit lui aus­si tra­vailler sur sa pro­pre dif­fu­sion. Les réseaux soci­aux peu­vent être un out­il intéres­sant seule­ment quand ils sont bien util­isés. À ce sujet, vous pou­vez con­sul­ter notre arti­cle inti­t­ulé « Com­ment pro­mou­voir son livre sur les réseaux soci­aux ».

Étape 8 : Impression des livres

Le livre est main­tenant prêt à être imprimé. La quan­tité est fixée par l’édi­teur, selon ses esti­ma­tions vis-à-vis de la demande des libraires, et des moyens à sa dis­po­si­tion pour la diffusion.

Le fichi­er orig­i­nal est envoyé à l’im­primeur, qui réalise le bon à tir­er, ou BAT. C’est un pre­mier exem­plaire unique du livre (physique ou numérique), qui per­met à l’édi­teur de procéder aux ultimes véri­fi­ca­tions du con­tenu du fichi­er. Après val­i­da­tion du BAT par l’au­teur et par l’éditeur, celui-ci part en impres­sion de façon définitive !

La livrai­son des ouvrages est ensuite faite chez le dis­trib­u­teur qui tra­vaillera en étroite col­lab­o­ra­tion avec le dif­fuseur. Les auteurs peu­vent récupér­er une par­tie de leurs livres pour par­ticiper eux aus­si à leur pro­pre diffusion.

Étape 9 : Gestion du service client

Cer­taines maisons d’édi­tion gèrent elles-mêmes « le ser­vice client » lié à la ques­tion du retour des livres, et d’autres préfèrent le sous-traiter à leur dis­trib­u­teur. Dans tous les cas, les auteurs sont générale­ment tenus infor­més des ventes de leurs livres au min­i­mum tous les ans. 

Si vous savez main­tenant com­ment pub­li­er un livre, chéris­sez la rela­tion que vous entretenez avec votre édi­teur. Si vous avez la chance de pub­li­er dans une bonne mai­son, c’est une aven­ture « win-win » qui vous attend, et non une sim­ple rela­tion con­tractuelle !

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Vous avez appré­cié cet arti­cle ? S’il vous a per­mis de mieux com­pren­dre com­ment éditer un livre et de lever le voile sur le quo­ti­di­en des maisons d’édi­tion, les prochaines pub­li­ca­tions de nos équipes devraient elles aus­si vous intéress­er. La pub­li­ca­tion d’un livre est une belle aven­ture et nous vous souhaitons de trou­ver le bon partenaire !

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