Dernière mod­i­fi­ca­tion le 13 sep­tem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

La biographie de Marguerite de Navarre (ou Marguerite de Valois)

Marguerite de Navarre
Mar­guerite de Navarre

Mar­guerite d’Angoulême, égale­ment appelée Mar­guerite de Navarre (ou de Val­ois ou encore d’Alençon), naît le 11 avril 1492 à Angoulême. Surtout con­nue pour être la sœur de François 1er et la grand-mère du futur Hen­ri IV, elle est d’abord une femme de let­tres et une philosophe.


Orphe­line de père très jeune, l’éducation qu’elle reçoit s’articule autour de trois grands axes. Il y a d’abord tout ce qui touche au corps. Mar­guerite de Navarre par exem­ple sait nag­er et monte à cheval, ce qui n’est pas chose si fréquente à cette époque… Et ce thème du corps sera d’ailleurs récur­rent dans son œuvre et nour­ri­ra sa sen­si­bil­ité poé­tique. Mais Mar­guerite reçoit aus­si l’éducation qui con­vient à une jeune fille de son temps et de son rang. Elle sait broder et prend même goût à cette activ­ité, elle est très réputée à la Cour pour ses travaux de broderie. Enfin, troisième aspect de son édu­ca­tion, elle reçoit une for­ma­tion intel­lectuelle de grande qual­ité, mar­quée par un human­isme ital­ian­isant struc­turé autour du latin, du grec et de la philoso­phie. De cette for­ma­tion human­iste, elle gardera notam­ment un goût pronon­cé pour les études grecques.

Une femme de lettres très instruite

C’est l’une des femmes les plus instru­ites de son temps, elle par­le plusieurs langues. À treize ans, elle par­lait l’i­tal­ien et l’es­pag­nol comme le français, elle con­nais­sait un peu de grec, de latin et d’hébreu. Plus tard, elle fit de sérieuses études philosophiques et théologiques.

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Grande, élancée, le nez un peu long, elle avait un teint éblouis­sant et char­mait par ses yeux pétil­lants et son sourire enjôleur. On la maria très jeune (le 12 décem­bre 1509) à Charles, duc d’Alençon, qu’elle n’aimait pas et qui mou­rut en 1525. Deux ans plus tard, elle épousa Hen­ri d’Al­bret, roi de Navarre, son cadet de douze ans, dont elle sem­blait éprise mais qui ne la ren­dit guère plus heureuse. À la Cour de France comme à Nérac, Mar­guerite de Navarre fascine tous ceux qui l’ap­prochent. Elle joue à la cour de France un rôle poli­tique et moral impor­tant : elle pro­tège des écrivains en butte aux pour­suites à la Sorbonne.

Marguerite de Navarre
Mar­guerite de Navarre

Marguerite de Navarre, une penseuse qui a marqué son époque

Elle fait de la cour de Nérac un foy­er de l’humanisme, une cour très engagée poli­tique­ment comme religieuse­ment, un refuge pour les esprits libres et les per­sé­cutés. Elle s’en­toure d’éru­dits, de poètes et d’artistes, se liant avec Marot (qui écrira à son pro­pos : « Corps féminin, cœur d’homme et tête d’ange »), Rabelais, Dolet, Briçon­net, Calvin, plus tard avec Mau­rice Scève et Louise Labé (dont nous par­lerons dans notre prochain arti­cle). Sa petite cour devient un foy­er d’hu­man­isme. Cette fer­vente chré­ti­enne s’in­téresse égale­ment aux idées de la Réforme, elle souhaite avec les Évangélistes (dont Rabelais qu’elle pro­tège) une réforme de l’Église et fait tous ses efforts pour réc­on­cili­er catholiques et protes­tants. Amoureuse incon­di­tion­nelle de la lib­erté, son atti­tude vis à vis des croy­ances religieuses est mar­quée avant tout par la tolérance. Pour celle qui a écrit « Où est l’esprit divin, là est la lib­erté par­faite », l’accès aux vérités divines ne pou­vait pass­er que par un acte de lib­erté. Au reste, après avoir soutenu Calvin, elle con­damn­era son intran­sigeance avec la même vigueur qu’elle avait repoussé le fanatisme catholique. Cet esprit de tolérance transparaît égale­ment dans le domaine moral. La con­sid­éra­tion d’une nature humaine pétrie de faib­less­es – faib­less­es du corps, de la chair, et de l’esprit – devrait nous inclin­er à tolér­er les man­que­ments d’autrui. La pre­mière des ver­tus pour­rait bien être la char­ité, cette dis­po­si­tion du cœur qui nous com­mande d’aimer notre prochain en dépit de sa faiblesse.

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Son œuvre littéraire

L’œu­vre la plus con­nue de Mar­guerite de Navarre est un recueil de nou­velles “Hep­taméron”, pub­lié en 1558 – 1559. Se pro­posant d’imiter le “Décaméron” (1350) de l’I­tal­ien Boc­cace, elle n’eut le temps de com­pos­er que 72 nou­velles, d’où le titre d’Hep­taméron. Ses réc­its font altern­er la galanterie et la vio­lence avec le trag­ique et l’amour pur. Des com­men­taires accom­pa­g­nent chaque réc­it et met­tent en évi­dence une morale où les juge­ments du cœur et de la con­science sem­blent plus impor­tants que ceux de la famille ou de la société. Mais elle écrira égale­ment de nom­breux recueils de poèmes, essais ou encore farces : Le Dia­logue en forme de vision noc­turne, Le Miroir de l’âme pécher­esse, Les Mar­guerites de la Mar­guerite des princess­es, Les Chan­sons spir­ituelles, La Comédie du désert, La Fable du Faux Cuy­der, Le Malade, L’In­quisi­teur, Trop, Prou, Peu, Moins

Marguerite de Navarre
Por­trait de Mar­guerite de Navarre par Clouet

Il s’ag­it du dernier por­trait de la reine Mar­guerite de Navarre. Repris et recopié à de nom­breuses repris­es, il est devenu au XVIe siè­cle son por­trait officiel.

Ses travaux lit­téraires ne l’empêchent pas de s’in­téress­er à son roy­aume, qu’elle admin­istre avec son mari. En 1528, elle met au monde une fille, Jeanne d’Al­bret, la future mère d’Hen­ri IV.

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Elle meurt à Odos, près de Tarbes, le 21 décem­bre 1549.

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[…] à la Renais­sance. Car si pour l’élite aris­to­cra­tique et intel­lectuelle grav­i­tant autour de Mar­guerite de Navarre, de Mar­guerite de Savoie, de Cather­ine de Médi­cis ou de Mar­guerite de Val­ois, c’est une […]

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