Dernière mod­i­fi­ca­tion le 5 novem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Lau­rence Klein, bon­jour. Vous avez pub­lié dans notre mai­son d’édi­tion un recueil poé­tique inti­t­ulé : La bal­lade pour Naki­ta – suivi de Lignes de vie. La bal­lade pour Naki­ta com­mence par ces mots : « Il est une légende/Jusqu’au fond des cam­pagnes… La légende des genêts d’or. » D’où con­nais­sez-vous cette légende ?

Lau­rence Klein : Cette légende est née de mon imag­i­na­tion, une fas­ci­na­tion à 17 ans pour une amie irani­enne intel­li­gente et belle, Naki­ta. Son sou­venir ne m’a jamais quitté.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Cette légende par­le d’une princesse qui s’ennuie dans le palais de son père. Donc, seule solu­tion en vue, il va « la mari­er ». Ce réc­it que vous met­tez en vers sem­ble résumer une cer­taine con­di­tion fémi­nine, il n’y a pas encore si longtemps. Quels com­men­taires cela vous inspire-t-il ?

Lau­rence Klein : J’évoque cette con­di­tion de femme, fille, ou épouse soumise qui reste mal­heureuse­ment actuelle et le courage, on peut dire même l’héroïsme de ces femmes pour s’en libér­er par­fois au prix de leur vie.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Le roi, son père, compte sur « le cuisinier » pour que la fête soit réussie. Un clin d’œil aux plaisirs de la table et à un cer­tain con­fort. Même si on est dans un con­te, une légende, qu’en pensez-vous ?

Lau­rence Klein : Un clin d’œil épi­curien, pas tou­jours asso­cié au bonheur

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Naki­ta entend les pro­pos de son père qui lui a trou­vé « un bon fiancé ». Le jour de la fête arrive, mais « La Belle s’est enfuie ! », emmenant ses ser­vantes et ses malles rem­plies de pièces d’or. Elle est allée pren­dre la mer. La mer, c’est l’aventure de la vie. C’est avant tout la lib­erté pour notre princesse. Elle a quit­té son château pour aller décou­vrir le monde. Elle est libre, mais d’autres épreuves l’attendent. Finale­ment un jour, la tem­pête l’emporte. Pourquoi cette tem­pête ? Que symbolise-t-elle ?

Lau­rence Klein : Les obsta­cles de la vie, la fragilité de la liberté.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : La princesse aurait-elle fait tout cela pour rien ? Non, car une sirène vient à son sec­ours. On pense au con­te d’Andersen où « la petite sirène » vient porter sec­ours à un prince dont elle tombe amoureuse ; ici rien de tel, elle porte sec­ours à « une sœur ». Qu’en pensez-vous ?

Lau­rence Klein : Sol­i­dar­ité fémi­nine, une autre forme d’amour spon­tané et sincère

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Mais la sirène échoue, la tem­pête domine. Toute­fois, la princesse avait sa malle que la sirène emporte. La magie fait le reste : les elfes, les lutins, les nains vont en pren­dre pos­ses­sion pour semer les pièces d’or sur la lande. Elles devien­dront des fleurs : les genêts d’or. Un moyen de faire prof­iter tout le monde d’une richesse qui ne se mon­naye plus en pièces d’or, mais en beauté partagée. Cela cor­re­spond-il au mes­sage que vous avez voulu transmettre ?

Lau­rence Klein : Un réjouis­sant partage, en couleurs, en odeurs ..

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Après cette bal­lade, une deux­ième par­tie inti­t­ulée « Lignes de vie » fait suite à votre écri­t­ure. On y par­le tou­jours de fleurs, mais aus­si d’astrologie, de philtres, de sépul­tures : tout un univers à la fois onirique et mys­térieux. Pourquoi ce pas­sage avant d’arriver au poème inti­t­ulé « Com­plainte de la précarité » ?

Lau­rence Klein : Un état d’esprit peut-être, entre la beauté du monde et la mis­ère humaine

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Cette « Com­plainte de la pré­car­ité » sem­ble faire écho à la pre­mière par­tie de votre livre : Les pièces d’or de Naki­ta sont dev­enues des genêts d’or. Ils sont là pour tous. Ici, vous évo­quez la soli­tude, le manque et la détresse. C’est un appel que vous faites à la sol­i­dar­ité et à l’humanité qui peut rester en nous ; vous dites à pro­pos des gens de la rue : « ils n’ont même plus le poing ser­ré ». Quelle solu­tion entrevoyez-vous ?

Lau­rence Klein : Quand j’ai ren­con­tré des per­son­nes en pré­car­ité, c’est leur dés­espérance qui m’a paru le plus cru­el de tous leurs maux, et j’avoue mon impuissance.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Le spec­tre du temps qui passe et de la vieil­lesse s’immisce dans votre recueil vers la fin. Est-ce résigné et nos­tal­gique unique­ment ou encore ani­mé par le com­bat ? (« Tem­pêtes en mer, Danger. »)

Lau­rence Klein : Tou­jours le com­bat, mais paci­fique bien sûr

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Il sem­ble qu’il y ait com­bat, mais en même temps décep­tion (« Mère amère »). Les enfants ? Peut-on atten­dre d’eux ce qu’on leur a don­né ? Dif­fi­cile de répon­dre, par­ents méti­er impossible ?

Lau­rence Klein : Élever des enfants c’est en faire des adultes force­ment dif­férents de nous. Avec quelques aigreurs mais heureuse­ment de belles surprises…

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Et puis vous écrivez, avec « Tournoi », à la fin de votre recueil : « La source rejail­lit /Malgré l’âge, les rides, Les deux cœurs réu­nis… » Mes­sage d’espoir ? En tout cas on veut le croire. Ou faut-il y voir une autre signification ?

Lau­rence Klein : Je vous laisse deviner.

Com­man­der La bal­lade pour Naki­ta, suivi de lignes de vie

La Bal­lade pour Naki­ta, suivi de Lignes de vie, le recueil de poèmes de Lau­rence Klein est disponible sur Fnac.com, Ama­zon, Decitre, les librairies du réseau Place des librairies et Dil­i­com et plus générale­ment en com­mande dans toutes les librairies de France et de Navarre.

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