Dernière mod­i­fi­ca­tion le 5 novem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

Le Graal est il un objet de mys­ti­fi­ca­tion ? Aux ten­ants de la thèse offi­cielle, qui fait des écrits de Chré­tien de Troyes une créa­tion orig­i­nale Picarde à par­tir d’un fond cel­tique venant des pays de Galles et d’Ar­morique, un chercheur indépen­dant offre une con­tro­verse cinglante.

Dans son essai his­torique en deux tomes du Cheva­lier au Lion, sur la piste du fon­da­teur de l’Or­dre du Tem­ple, Alain Raux bat en brèche la thèse des lit­téraires qui ont oublié qu’il y a en France deux com­munes qui por­tent le nom de Troyes. Seule la let­tre S finale les dif­féren­cie. La pre­mière est en Cham­pagne, la sec­onde en plein pays Cathare : Troye en Ariège.

Si l’on se fie aux dates pro­posées par les spé­cial­istes, la quête du Graal et autres textes dus à Chré­tien de Troyes auraient été écrits en Cham­pagne vers 1150 env­i­ron et sont les tout pre­miers du genre en Europe. D’après un autre auteur médié­val Alle­mand, le Tem­pli­er Wol­fram Von Eschem­bach, qui a repris ces textes pour en faire son Parz­i­fal, ces con­tes seraient des copies de textes plus anciens dû à un cer­tain Kyot le Provençal trans­for­mé en Guy­ot de Provins, lui-même affil­ié à l’Ordre du Tem­ple.

blason ordre du temple
Le bla­son de l’or­dre du temple

À par­tir de cette piste, le chercheur Varois pro­pose dans son étude Cheva­lier au Lion, la remise en ques­tion totale du fait établi. Il affirme que toutes ces légen­des sont la retran­scrip­tion codée d’une réelle épopée inclu­ant des per­son­nages his­toriques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette affir­ma­tion se base sur un tra­vail mené depuis plus de quinze ans qui fait inter­venir de nom­breuses dis­ci­plines comme cela doit être le cas pour une véri­ta­ble enquête (Archéolo­gie, His­toire de la Noblesse Héroïque de Provence d’Arte­feuil, le Félib­rige, véri­ta­ble bible de la langue Provençale, le car­tu­laire Tem­pli­er de Richerench­es, l’é­tude des toponymes et des cartes IGN du secteur, mais pas seulement).

En effet, cette thèse est portée par bien d’autres sci­ences : l’His­toire des peu­ples bar­bares (Alains) depuis l’in­va­sion des Celtes au Vle siè­cle avant notre ère, l’é­tude archi­tec­turale des chapelles Tem­plières du Var du Xlle siè­cle, des références à la sym­bol­ique des druides, une lec­ture atten­tive de La Fleur des saints et bien enten­du le pas­sage au crible des textes de Chré­tien de Troyes que l’on peut trou­ver en livre de poche désormais.

Inutile de pré­cis­er que le tra­vail de repérage sur place a été mené bien plus anci­en­nement, presque une vie, ce qui a per­mis au chercheur de con­naître les moin­dres recoins de sa terre natale. C’est donc une étude pré­cieuse pour ceux qui désirent approcher la Vérité liée à ces textes étranges et sou­vent her­mé­tiques que nul à ce jour n’avait pu expli­quer sinon par des sup­po­si­tions plus ou moins hasardeuses. Rien de cela dans cet essai où les preuves abon­dent et ne deman­dent qu’à être dis­cutées. Ici le grand dol­men de la Pierre de la fée du Château Drag­on à Draguig­nan rem­place le ridicule tas de pier­res de la forêt de Paim­pont et pour­rait bien être à l’o­rig­ine du nom attribué au père d’Artus, Uther Pan­drag­on.

Pierre de la fée
La pierre de la fée à Draguignan

Deux ter­ri­toires sont évo­qués dans les textes de Chré­tien “le Goïs” comme il se définit, celui de Gorre et celui des Orques ou Orcanie. L’au­teur grâce aux cartes du secteur Haut-Var démon­tre que ces ter­ri­toires qui se touchent exis­tent réelle­ment et sont ceux de la Dracénie-Lorgues-Ver­don, con­fir­mant au pas­sage les recherch­es et intu­itions d’un bril­lant et illus­tre his­to­rien du dix-neu­vième siè­cle Claude Charles Fau­riel, His­toire de la Poésie Provençale en trois vol­umes. Ce dernier, élu à la Chaire de lit­téra­ture étrangère à la fac­ulté des let­tres de Paris, créée pour lui, n’hési­tait pas à affirmer : “L’an­ci­enne lit­téra­ture Provençale n’est pas seule­ment la pre­mière en date des lit­téra­tures de l’Eu­rope mod­erne, c’est celle qui a agi le plus tôt et le plus longtemps sur la plu­part des autres, qui leur a don­né le plus de son esprit et de ses formes et dont l’his­toire tient le plus à la leur… Des pre­miers poètes Alle­mands, Ital­iens, Espag­nols, j’au­rai été obligé de remon­ter plusieurs fois aux Provençaux pour expli­quer à chaque fois les emprunts faits à ceux-ci par les autres.”

Dans cette recherche récente, l’au­teur du Cheva­lier au Lion, sur la piste du fon­da­teur de l’Or­dre du Tem­ple, n’hésite pas à révéler le vrai nom de Chré­tien li Goïs (le boi­teux en Provençal) à savoir Guil­laume IX Duc d’Aquitaine qui fut blessé à la bataille de Taille­bourg et en gar­da cette infir­mité. Con­nu aus­si sous le qual­i­fi­catif de Guil­laume le Trou­ba­dour, il fut le pre­mier écrivain-Trobador (décou­vreur) de son temps. Per­son­nage mys­térieux à souhait et que les his­to­riens font mourir vers 1126, celui-ci aurait sim­ple­ment maquil­lé sa fuite vers le Haut-Var en décès, c’est l’hy­pothèse exploitée par Alain Raux. En rup­ture avec les hauts dig­ni­taires de l’Église Catholique, il fonde alors l’Or­dre des Tem­pli­ers sous le pseu­do­nyme d’Hugues de Bagar­ris et finit sa vie dans la com­mune de La Martre au château de Champguin (Clé de Gouin au Castel­las de la Martre).

Guillaume d'Aquitaine
Guil­laume d’Aquitaine

Tous les noms de lieux, sinon une majorité, sont en par­faite adéqua­tion avec leurs homonymes provençaux pour la sim­ple rai­son que les orig­in­aux ont été rédigés dans le secteur. Idem pour les per­son­nages ; on passe du cheva­lier de Lain­cel à celui de Lancelot. La reine Guenièvre, quant à elle, réside alors dans une place forte (I’Hert) entre Riez et Moustier­s­-Sainte-Marie sur le plateau de Valen­sole. Toute la quête du Graal se déroule alors dans un ter­ri­toire ne dépas­sant pas 80 kilo­mètres de diamètre env­i­ron ! Dans les textes étudiés du Cheva­lier au lion et du Cheva­lier de la Charette, deux ponts sont évo­qués de telle sorte qu’il devient évi­dent qu’ils por­tent en eux les noms (PONT-EVES) d’il­lus­tres per­son­nages présents dès la créa­tion de l’Or­dre qui choisirent le plateau de Can­juers (Camp de Georges) pour y établir le bas­tion orig­inel des Tem­pli­ers vers 1111.

Quelques années après, Guil­hem de Poitiers (de Pei­thieux) neu­vième du nom, pre­mier Trou­ba­dour et Duc d’Aquitaine, se réfugie avec sa maîtresse Dan­gerosa dans sa tour du Castel­las de la Marthe (Martre) et y écrit les mer­veilles que l’on con­naît jusqu’à sa mort sup­posée (85 – 90 ans) entouré par les siens ain­si que des mem­bres de l’Ordre du Tem­ple Salmo­nen­sis (Salaus-mont) de Tri­g­ance dans le Ver­don. Sa petite fille Eléanor d’Aquitaine devient reine d’An­gleterre et son arrière petite fille Marie de Cham­pagne, con­fie les orig­in­aux du roi boi­teux (celtisme) à un cer­tain Guy­ot (petit Guil­laume) et on con­naît la suite.

De ce fait, les deux tomes du Cheva­lier au Lion, sur la piste du fon­da­teur de l’Or­dre du Tem­ple, d’Alain Raux sont prob­a­ble­ment les seuls doc­u­ments actuels pou­vant démon­tr­er que la quête du Graal des Cheva­liers de la Table Ronde est la rela­tion d’une his­toire réelle se déroulant en Provence au tout début du douz­ième siè­cle au moment où Gode­froy de “Bouy­on” (vil­lage et secteur des Alpes Mar­itimes) vient de mourir après avoir libéré le tombeau du Christ alors men­acé par les musul­mans. Les deux tomes expliquent alors le grand mys­tère de la Fontaine de Bar­en­ton qui bout et qui est pour­tant plus froide que du mar­bre” par le phénomène extra­or­di­naire que fut la pre­mière croisade menée par ce Provençal dont les his­to­riens ont fait un homme du Nord (froid-bouil­lant).

fontaine barenton
Fontaine de Barenton

À l’été 2015 juste après la sor­tie du tome Il du Cheva­lier au Lion, sur la piste du fon­da­teur de l’Or­dre du Tem­ple, la bib­lio­thèque nationale d’An­gleterre (British Library) lance un appel aux inter­nautes pour ten­ter de déchiffr­er l’in­scrip­tion mys­térieuse d’une épée de cheva­lier décou­verte il y a deux cents ans dans la riv­ière With­am. Per­due lors du com­bat de Lin­coln, elle mys­ti­fie depuis sa décou­verte tous les chercheurs. Cette énigme sem­ble pour­tant résolue (L’épée de With­am Riv­er, Alain Raux), un mois après, grâce au Cheva­lier au lion et l’on peut dire que la recherche lancée par le British Muse­um à ce sujet tombe vrai­ment au bon moment et per­met de con­firmer l’épée de With­am Riv­er a prob­a­ble­ment appartenu à un dig­ni­taire Provençal de très haut rang, le Duc d’Aquitaine en per­son­ne, pre­mier com­man­deur de l’Or­dre sous le pseu­do d’Ugo de Bagar­ris qui par altéra­tion devien­dra Hugues de Paga­n­is, Hugues des Païens et enfin Hugues de Payns.

Alain Raux, auteur du Cheva­lier au lion, Tome 1 & 2, affirme à la fin du Tome 1 que Guil­laume IX, qui a prob­a­ble­ment financé la con­struc­tion de la Cathé­drale de Chartres, est statu­fié sous l’ap­parence du sol­dat mar­tyr Théodore d’A­massée à la porte sud de cette nef, reine des cathé­drales et relève que c’est le seul guer­ri­er au milieu des prophètes et du Christ. Enfin à l’is­sue du Tome 2 le Saint-Suaire est évo­qué. Il aurait été en pos­ses­sion de Guil­laume IX après avoir tran­sité par la forter­esse Tem­plière de la ville bal­néaire de Sain­t­-Raphaël (Var) d’où embar­quaient les croisés et les moines sol­dats pour la croisade.

Il pour­rait y avoir deux hypothès­es quant à l’o­rig­ine de ce suaire : l’im­age imprimée sur le lin serait peut-être celle du Christ mais peut-être aus­si celle de Gode­froy de Bouy­on. Dans ces deux hypothès­es l’au­teur explique qu’il y a eu vraisem­blable­ment deux suaires : le pre­mier ayant soutenu le corps d’un sup­pli­cié dénom­mé Iako, devenu par la suite Jésus dans le dogme catholique. Celui-ci fut caché par l’Ordre du Tem­ple jusqu’à nos jours. Le sec­ond serait celui qui envelop­pa la dépouille de Gode­froy de Bouy­on “l’Avoué du Saint-Sépul­cre” et que déte­nait Guil­laume IX.

Il est donc là ques­tion d’une remise à niveau qui va au delà de la quête du Graal et grâce aux réc­its de Chré­tien “de Troie” (Ortho­dox­es) cela boule­verse toutes nos cer­ti­tudes y com­pris celles qui furent à l’o­rig­ine du catholi­cisme à l’ex­cep­tion du con­cept de Chré­tien­té, qui en revanche en sort gran­di. Dans ces deux ouvrages, l’au­teur, qui ne détient pas la Vérité absolue, demande à la com­mu­nauté des éru­dits de s’in­téress­er à son hypothèse, de la com­menter et la cri­ti­quer s’il est besoin, c’est la règle que doit s’im­pos­er tout chercheur. Le Saint Graal sous la forme d’un Cal­ice est défini­tive­ment démys­ti­fié dans cette étude qui lui préfère l’Échelle (Gréal ou Graël) objet sym­bol­ique de l’élé­va­tion spir­ituelle ou bien le Vieil­lard (Grahl en Provençal) qui pour­rait bien rem­porter la palme.

Dans le Tome 2, le San Graol ne serait qu’un assem­blage de mots tels que les aimaient les médié­vaux occ­i­tans, qui étaient là pour révéler la fil­i­a­tion de Guil­laume avec le Roi de France Raoul (923 – 936), en Provençal Raol, hia­tus entre les derniers Car­olingiens et les pre­miers Capé­tiens. La thèse qui s’ap­puie sur celle de Philippe Lauer au sujet de ce roi est disponible sur le net (90 pages).Le sang-Raol ou Saint Graal d’abord attribué au Cal­ice serait en fait un mot “arrangé” pour désign­er la puis­sante dynas­tie des Radulf (Rodolphe, Raoul) de Thuringe qui dét­in­rent longtemps tous les objets sacrés de la Pas­sion du Christ y com­pris la “Lance qui saigne” de Long­i­nus et que l’on retrou­ve dans le Roman du Graal dans l’épisode Perce­val au château du Graal.

graal objet mystification
La lance qui saigne (Sainte lance)

C’est à par­tir d’un des clous de la croix en leur pos­ses­sion que fut forgée la couronne de Charle­magne, c’est dire leur impor­tance qui est d’ailleurs totale­ment passée sous silence…

On le voit donc, cette recherche va très loin dans les détails pour com­pren­dre les mécan­ismes de cette quête écrite par un vieil­lard boi­teux qui en savait trop pour ne pas le crypter dans ses textes. Pre­mier écrivain en son genre il fut aus­si un homme d’É­tat et un guer­ri­er et l’on ne peut qu’être éton­né par la maîtrise dont il fit preuve en écrivant ce qui allait rester comme un mon­u­ment de notre civilisation.

Cela se devait d’être écrit.

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