Dernière mod­i­fi­ca­tion le 5 novem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Claude Moriv­il­ly, avec Le Jardin des Hes­pérides, vous nous présen­tez une fic­tion romanesque qui relève à la fois de la Sci­ence-Fic­tion et de l’Espionnage, tout en évo­quant les grands prob­lèmes qui inter­ro­gent notre monde d’aujourd’hui. Com­ment vous est venue l’idée de ce livre ?

Claude Moriv­il­ly : D’abord je pense que le terme d’espionnage est trop réduc­teur. Nous voyons seule­ment les dessous du fonc­tion­nement de tout gouvernement.

Je suis par­ti d’une idée sim­ple qui au fil de son développe­ment s’est com­pliquée. Les per­son­nages ont imposé leur pro­pre per­son­nal­ité, rapi­de­ment, ils ont échap­pé à tout con­trôle au point que je ne savais pas ce qu’ils allaient faire, et encore moins com­ment tout cela allait se ter­min­er. Ce qui est fasci­nant c’est de con­stru­ire une his­toire dont on ignore le déroule­ment et la finalité.

Pour ce faire, je me suis mis dans la peau de chaque per­son­nage oubliant le précé­dent et ain­si de suite.

Les faire « fonc­tion­ner » ensem­ble reflète la com­plex­ité d’une société mar­quée par le com­porte­ment de chacun.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Votre roman entre dans la caté­gorie des dystopies. Pou­vez-vous nous pré­cis­er ce qu’est, pour vous, une dystopie ?

Claude Moriv­il­ly : Le car­ac­tère dystopique dans sa déf­i­ni­tion orig­i­nale s’est imposé naturelle­ment, mais j’y ai ajouté une dimen­sion sup­plé­men­taire, celle-là poli­tique dans son sens noble.

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Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Nous sommes donc au début du 4e mil­lé­naire. Une société idéale s’est instal­lée par le biais d’un état monde avec un gou­verne­ment cen­tral situé à New Del­hi. Pensez-vous qu’un tel mode de gou­ver­nance soit possible ?

jardin des hespérides

Claude Moriv­il­ly : Je pense non seule­ment qu’elle est pos­si­ble mais elle sera néces­saire pour faire face aux défis aux­quels nous serons con­fron­tés. Quelle sera la réal­ité de sa forme, je l’ignore, tout juste peut-on l’imaginer ?

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Le Jardin des Hes­pérides, qui est aus­si le titre de votre ouvrage, se retrou­ve en pre­mier plan au fil des pages, comme un lieu sym­bol­ique. Quel rôle lui avez-vous attribué et pourquoi ? 

Claude Moriv­il­ly : En fait c’est une défor­ma­tion pop­u­laire à l’origine, voire quelque peu ironique, du jardin d’individualité ou de ressource­ment, noms offi­ciels. Finale­ment les autorités ont voulu y voir une sorte d’embellissement du lieu, et ont fini de l’adopter.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Dans cette société idéale, l’homme a tout pour être heureux : plus de con­traintes, la sécu­rité, le bien-être, grâce à la mise en place d’un pro­gramme nor­matif appelé « Plan Kro­not­sky ». Pou­vez-vous nous expli­quer les grandes lignes de ce plan ?

Claude Moriv­il­ly : Le Plan Kro­not­sky s’est imposé pour sta­bilis­er le taux de CO² dans l’atmosphère après avoir fait la chas­se à toutes les sources créées par l’homme.

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Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Vous nous plongez dans une intrigue aux aspects rocam­bo­lesques et dra­ma­tiques, sur un fond de com­plot politi­co sci­en­tifique mon­di­al avec, en arrière-plan, des décou­vertes de plus en plus élaborées dans le domaine de la géné­tique. Croyez-vous que la fic­tion pour­rait devenir réal­ité dans un avenir plus ou moins lointain ? 

Claude Moriv­il­ly : Ques­tion à laque­lle je ne peux répon­dre, ce que je peux dire la géné­tique appa­raît comme une sci­ence nou­velle qui va pren­dre sa place dans notre savoir et qui attein­dra ses pro­pres limites.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Une fis­sure appa­raît dans ce monde idéal, fis­sure dans laque­lle s’introduit le per­son­nage énig­ma­tique du « Sage ». Que représente pour vous ce per­son­nage ? Quel mes­sage avez-vous voulu faire passer ?

Claude Moriv­il­ly : Une valeur sym­bol­ique d’un mal dont souf­fre une par­tie de la société qui ne peut que s’étendre, d’où un per­son­nage incon­sis­tant, évanes­cent dont on se demande s’il n’est pas né de l’imagination des per­son­nes qui croient l’avoir rencontré.

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Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Finale­ment, pourquoi le « Plan Kro­not­sky » sem­ble-t-il avoir échoué ?

Claude Moriv­il­ly : Il fait par­tie des con­struc­tions de l’homme qui sem­blent échap­per à tout con­trôle, l’homme échoue à en con­naître la finalité.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : En lisant votre roman, on se demande si l’évolution de notre monde ne va pas nous amen­er à d’étranges con­fronta­tions : qu’allons-nous faire pour demain ? Quel est votre avis là-dessus ?

Claude Moriv­il­ly : Étrange n’est pas le terme, le risque est de retrou­ver ses démons de toujours

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Claude Moriv­il­ly, l’équipe de La Com­pag­nie Lit­téraire vous remer­cie d’avoir répon­du à toutes ces ques­tions. Avez-vous d’autres pro­jets d’écriture ? Une suite à ce « Jardin » ? Une « solu­tion » pour demain ? 

Claude Moriv­il­ly : Il est trop tôt pour le savoir.

L’au­teur tient aus­si régulière­ment un blog sur la dystopie.

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