Dernière mod­i­fi­ca­tion le 5 novem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

Vin­cent Blénet signe aux édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire — Paris son 15e ouvrage : De Feux et d’En­cres. Mais qui est donc celui qu’on appelle l’Archi­man­drite Ténébreux ?

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : On remar­que que votre état d’esprit a évolué entre votre précé­dent ouvrage Gazhell et De Feux et d’encres, pou­vez-vous nous en dire plus ?

Vin­cent Blénet : Dans Gazhell, j’évoquais l’érotisme et ici j’évoque le deuil. Le deuil de ne pas pou­voir tou­jours m’exprimer comme je le voudrais. Par exem­ple, quand je poste sur les réseaux soci­aux cer­taines pub­li­ca­tions, les réac­tions sont très vir­u­lentes. On m’insulte alors que j’essaye seule­ment de « ren­voy­er » ce qu’on me ren­voie. Le prob­lème, à l’heure actuelle, c’est qu’on passe son temps à glo­ri­fi­er les voy­ous. J’ai trop de rage enfouie en moi. Au fil des années, à force d’avoir accu­mulé de mul­ti­ples souf­frances, trau­ma­tismes et énormes frayeurs ter­ri­fi­antes. Mon psy­chisme a stocké tout cela, et depuis j’ai un besoin com­pul­sif d’exprimer et extéri­oris­er tous ces chaos, per­me­t­tant d’affronter le monde actuel. Lorsqu’on m’avait bousil­lé effroy­able­ment, per­son­ne mais vrai­ment per­son­ne n’a jamais voulu pren­dre ma défense ni croire en ce qu’on m’avait fait subir, et infligé sans ver­gogne avec une arro­gante dés­in­vol­ture sadique. Par­fois lorsque j’écris une réflex­ion poé­tique ou sar­cas­tique trash, j’exorcise un TROP plein de mes fureurs & tour­ments qui me HANTENT. Mais désor­mais, depuis quelque temps, au fur et à mesure que j’évolue dans ma vie, je com­mence à cibler davan­tage mon mes­sage, ce qui se retrou­ve dans mes derniers livres. Lorsque j’accuse mon envi­ron­nement et le monde entier, j’affine la provo­ca­tion et l’attaque afin d’éviter que les lecteurs se noient dans les débor­de­ments de mes out­rances et autres excès qui fleuris­sent sou­vent dans ma prose littéraire !

Vin­cent Blénet et Cather­ine Meylan

Avoir été con­fron­té à la mort, la folie et beau­coup de remis­es en ques­tion, cela m’a per­mis de recon­duire ma vie et de recon­stru­ire ma plume de ses faib­less­es et ses cen­dres. À chaque ouvrage pub­lié je gran­dis et je m’aventure vers des thèmes plus soci­aux et humains. J’ai arrêté d’essayer d’interpréter un prêtre apoc­a­lyp­tique out­ranci­er, lequel jugeait les gens sans com­pren­dre le pourquoi ni sans avoir tra­ver­sé les blessures aux­quelles beau­coup de per­son­nes sont con­fron­tées chaque jour. J’ai appris à vivre au milieu des gens et j’y ai pu enrichir mes inspi­ra­tions, ce qui se reflète dans mes recueils. Même si je n’ai pas d’estime envers moi-même, que je ne me con­sid­ère pas comme un être humain, faute d’avoir payé mes souf­frances par une forme de mort insti­tu­tion­nelle. En effet, je ne béné­fi­cie jamais de joies humaines (exem­ple, ressen­tir le désir éro­tique dans les bras d’une jolie femme, sans avoir à tax­er une passe à plus de 150e l’heure…). Je me dois de faire ma vie, même élimée, au sein de ce monde et autour des gens. Mais il est clair que par­fois je me sers de mon écri­t­ure afin de me venger et aus­si me détru­ire envers cette exis­tence qui m’a dérobé toute vie et autre expéri­ence de la vie. Et je recon­nais que sou­vent, ça me plaît de faire peur à l’assistance, en reflé­tant ce à quoi les gens de cette société ont la ter­reur de subir, alors qu’avec moi, ils m’y ont plongé dedans avec jouis­sance et sans remords.

Le livre De Feux et d’Encres mar­que une nou­velle page après les 20 ans de mon incar­céra­tion en psy­chi­a­trie, car l’écriture est ma Vie, elle s’est mélangée avec de la souf­france. Donc au lieu de « de feux et de sang » c’est plutôt « De Feux et d’Encres ». Cha­cun des chapitres de ma vie est un titre d’un de mes ouvrages. Comme un aperçu des miroirs dans mon labyrinthe émo­tion­nel, au par­cours d’existence per­due. Dans la Vie, on nous rabâche, qua­si­ment on nous ressasse inlass­able­ment même, d’avancer sur le fil du rasoir de la Vie. Alors au fur et à mesure que j’ai engrais­sé mon âme, mon psy­chisme & mon sub­con­scient, des coups de battes cloutées par les tri­mards de la mod­erni­sa­tion du sys­tème. J’ai pro­gressé, oui oui… Des Ténèbres énig­ma­tiques, j’ai avancé dans l’enfer chao­tique. Un enfer dévas­ta­teur d’une jun­gle sociale pop­uliste aux Tweets fas­cistes de la monar’CHIE’ con­formiste. De l’ombre à la bru­tal­ité des flammes car­cérales psy­cho­tiques, sous la dic­tée hal­lu­cinogène des FOUS que sont les gens de cette société. Vivre caché, puis vivre exhumé dans le Blas­phème ? La ques­tion est de savoir com­ment mesur­er l’ensemble du tableau. L’écriture & la souf­france, De Feux et d’Encres…

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : De Feux et d’encres est un titre plutôt orig­i­nal, com­ment l’avez-vous trouvé ?

Vin­cent Blénet : Le feu, c’est la souf­france intérieure, la colère, mais en même temps la tristesse que je ressens au quo­ti­di­en. Celle qui me ronge un peu plus chaque jour. L’encre, c’est mon sang, c’est l’écriture. Celle qui m’aide à m’affirmer et celle sans qui je ne suis rien. Le feu est immor­tel, dans le sens où il dévore sans tuer dans l’instant. L’encre (l’écriture) est le témoin expres­sion­niste de notre His­toire, celle qui va tra­vers­er le temps, les divers siè­cles pro­gres­sive­ment. Elle est une forme d’éternité, une immor­tal­ité ouverte dans les couloirs des épo­ques qui se suiv­ent mais ne se ressem­blent pas.

Chaque titre de mes livres est un résumé et une étape mar­quante dans mon chem­ine­ment de vie per­son­nelle. Exem­ple : « Chroniques des Ténèbres » c’est lorsque j’étais intro­ver­ti dans la souf­france, le silence obscur & la romance exces­sive. Mais aus­si une fenêtre sur la honte d’être et le repli envers toutes émo­tions humaines, si épineuses & empoi­son­nées. « Play@Vif » lorsque j’étais dans les excès vio­lents et mal­sains, plus les péri­odes de deuils (mort de mon père, de ma grand-mère ensuite). L’autodestruction & le désir sui­cidaire extrême. « Cieux FM » lorsque j’étais en pleine émer­gence chao­tique dans le tour­ment infer­nal de la Vie humaine con­tem­po­raine. La néga­tion d’exister, qua­si destruc­trice, voire une défi­ance ironique & provo­ca­trice envers la Vie. « Gazhell » était mon cri d’amour dés­espéré adressé aux filles, avec l’espoir qu’elles soient émues et qu’elles con­sen­tent à partager du désir sen­suel avec moi. Ce livre était égale­ment une référence à mon évo­lu­tion d’humain. Dans cet ouvrage j’ai admis accepter, vouloir féro­ce­ment même, de l’érotisme, sans avoir honte de l’exprimer gaiement. Mais égale­ment évo­quer sans peur la présence de l’enfer et de mes démons autour. « De Feux et d’Encres » c’est mon ouvrage philosophique & poé­tique. Dépres­sif et plus mature sur ma soli­tude, enfer­mé dans une ville où il y a beau­coup de cons gré­gaires et sec­taires. Mais aus­si sur la dic­tature de l’argent, l’acceptation de ma schiz­o­phrénie. C’est aus­si un nou­veau livre revendi­quant ce que je suis, un ÉCRIVAIN. Ce livre incite égale­ment à résis­ter con­tre le dic­tat des codes mod­ernistes de la mode imposés par l’industrie médi­a­tique à tri­mards NRJ12. Être soi sans avoir peur des clones stu­pides, oser s’affirmer à tra­vers sa pro­pre « dif­férence ». Ce quinz­ième livre est un léger écho à mon pre­mier ouvrage « Je Suis Mort En 1999’ qui annonçait mon décès de jeune garçon inno­cent vers les Enfers de l’oubli des Ter­res humaines. Un ouvrage lit­téraire, qui fait office de prémices d’écrivain, sur un sac­ri­fice d’enfant. Celle d’une enfance scar­i­fiée à vif, mon enfance…

De feux et d'encres

Il est vrai qu’au fil de mes récentes pub­li­ca­tions, l’écriture m’a soigné, elle a fait grandir mon approche lit­téraire, ain­si que mes obser­va­tions. Lorsque j’ai entamé l’écriture de « Cieux FM » je me suis mis en mode inves­ti­ga­tion, comme un jour­nal­iste enquê­teur. J’ai approché divers­es per­son­nal­ités, divers milieux soci­aux, afin de regarder le monde qui nous entoure à tra­vers leurs « regards sin­guliers » tout en restant à côté d’eux. Qu’il s’agisse de sans-abri, de com­merçants, serveurs, ou encore de clients BCBG, cha­cun reflé­tait & incar­nait un sym­bole équiv­oque ou para­dox­al à l’image actuelle de notre sys­tème socié­taire. Pour « Cieux FM » j’ai cher­ché cette obser­va­tion, inves­ti­ga­tion com­porte­men­tale pour écrire une meilleure retran­scrip­tion mélangée avec mon style, ain­si que l’évo­lu­tion créa­tive et sar­cas­tique de mes punch­lines. Avec « Gazhell », out­re la révéla­tion éro­tique & la poé­tique de l’enfer, cet ouvrage fut une véri­ta­ble guéri­son psy­chologique. En effet j’ai trop longtemps été vic­time de pho­bies mal­adives (voire ter­ri­fi­antes dans ma pathologique à con­so­nance schiz­o­phrénique), à par­ler ouverte­ment, humaine­ment, socié­taire­ment, spir­ituelle­ment, sans avoir de crainte ni d’effroi des deux thé­ma­tiques de ce livre, à savoir l’enfer & le sexe. Par­ler libre­ment de mon désir avec les filles, telles des déc­la­ra­tions pas­sion­nelles et enflam­mées, mais surtout d’avoir pu abor­der de manière artis­tique et posée le sujet qu’est l’enfer éter­nel, Lucifer (le Lux Ferre, ange de feu), cela m’a per­mis à titre spir­ituel de vivre en paix, loin des guer­res men­tales et dog­ma­tiques dont cer­tains inté­gristes catholiques, croisés dans mon par­cours de Foi, sont embri­gadés. Avec « Gazhell » j’ai pu être exor­cisé vers une vie plus nor­male & humaine dans mon quo­ti­di­en. Désor­mais j’ai com­pris même davan­tage à accepter notre côté som­bre, pour mieux cohab­iter avec et vivre en har­monie, plus lucide­ment dans ce monde ter­restre, avec les autres. Je ne vois plus le Dia­ble avec une vision phar­isi­enne dog­ma­tique, comme une Bête iconique de nom­breuses mess­es noires. Aujourd’hui j’ai poussé plus loin et raisonnable­ment ma réflex­ion, à savoir que Lucifer fait par­tie de la Genèse, il est celui qui garde les Enfers, celui-là même qui nous rap­pelle à l’ordre et qui nous apprend à ne pas suiv­re son exem­ple. Les véri­ta­bles fau­tifs, les vrais êtres capa­bles de bien et de mal, ce sont nous-mêmes, les êtres humains, qui choi­sis­sons le chem­ine­ment de nos vies.

Et puis, cha­cun de mes ouvrages est une réponse aux émo­tions tra­ver­sées durant l’écriture & l’état d’esprit du précé­dent recueil pub­lié. Chaque livre est une évo­lu­tion, mais égale­ment une inter­ro­ga­tion, logique suite à un développe­ment intérieur ressen­ti et en mou­ve­ment de vie. « De Feux et d’Encres » est une étape suiv­ante à « Gazhell ». Après m’être ouvert et déclaré mes sen­ti­ments éro­tisés envers ces Belles Demoi­selles, ain­si qu’une nou­velle pro­gres­sion, franchie dans mon chem­ine­ment de Foi, ma spir­i­tu­al­ité écorchée et dans mon par­cours de guéri­son psy­chique. « De Feux et d’Encres » pour­suit l’aventure de la vie par­mi les autres.

ll nous hérisse le poil, il fait grin­cer les dents de ses plus fidèles, il écorche une fois de plus nos cer­ti­tudes bien-pen­santes, jusqu’au pre­mier sang de l’innocence, pas de mer­ci, pas d’oubli, l’Archimandrite nous entraîne ici encore dans les Abysses infi­nis de ses cauchemars, jeux de rôle, jeux de pou­voir, jeux éro­tiques amers et con­tre tous…

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Finale­ment, à tra­vers ces textes, quel est le mes­sage que vous voulez faire passer ?

Vin­cent Blénet : C’est un con­den­sé de réflex­ions, d’analyses autour de divers­es prob­lé­ma­tiques comme le mer­can­til­isme, et la ten­dance actuelle à tou­jours sur­con­som­mer. J’y évoque mes regrets artis­tiques, et je m’y dévoile en mon­trant mon côté humain, com­ment je vis les carences humaines. Quand on est privé de tout, ça joue sur la foi. On est soumis au chaos. Il y a égale­ment ce que j’ai nom­mé « la démoc­ra­ti­sa­tion de l’Hérésie », en ce sens qu’autrefois nos vices pou­vaient nous con­duire au Bûch­er inquisi­teur. Désor­mais nos vices les plus intimes sont devenus des promess­es mar­ket­ing, lucra­tives aux entre­pris­es les plus per­fides en quête de rentabil­ités com­péti­tives sur le Marché Bour­si­er. Avant il nous fal­lait prier le Par­don des Cieux, aujourd’hui nous pou­vons assou­vir nos Péchés les plus sor­dides à tra­vers le paiement ban­caire Pay­Pal sans lim­ites. Le Monde actuel innove et incite l’être humain à devenir un Dieu, dont la finance est une louange, voire une église. Pareil pour ce qui est des excès, de la débauche et des actes illé­gaux, afin d’attiser les prof­its et autres men­tal­ités opportunistes.

Même con­stat désas­treux en ce qui con­cerne la sex­u­al­ité. Pour moi, faire l’amour avec sa parte­naire c’est échang­er des gestes ten­dres, con­juguer des sen­ti­ments & mul­ti­ples émo­tions pures, char­nelles. Aujourd’hui il nous est impos­si­ble de ressen­tir cela sans avoir recours à rétribuer des actes mer­can­tiles et com­mer­cial­i­sa­tion de notre human­ité la plus essen­tielle. L’Argent domine la Vie, l’Humain, le Cœur et la Rai­son. Ce con­stat trag­ique et dépres­sif m’a poussé à ren­dre ma plume et ma vision d’écrivain plus inci­sive et tran­chante envers le monde qui se présente à mes yeux. J’y ai exprimé une absence d’espoir, un deuil envers la Foi en la Vie. Si vous ressen­tez une douleur, automa­tique­ment vous criez « aïe ». Eh bien ce recueil est un cri envers mon exis­tence et ses regrets. Ce livre est égale­ment un aperçu sur l’ensemble de tour­ments qui m’habitent, alors que j’essaie de pro­gress­er dans mon chem­ine­ment de vie avec les gens et la société. C’est pourquoi l’aspect som­bre illus­tre mes trag­iques verbes, par­fois trop répéti­tifs lorsque je dia­logue avec mes amis.

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Ce nou­v­el ouvrage pour­suit la réflex­ion du précé­dent, tout en appor­tant une triste réponse, mais une con­ti­nu­ité à atten­dre. Les thèmes de ce livre sont la dépres­sion & les blas­phèmes. Dépres­sion neurasthénique d’être cloué inlass­able­ment dans une ville que je con­nais par cœur. Une ville qui me rap­pelle de nom­breux sou­venirs trau­ma­ti­sants, entre har­cèle­ments sco­laires, enfer­me­ments psy­chi­a­triques et morts de nom­breuses per­son­nes autour de moi. Pour ce qui est du blas­phé­ma­toire, il ne s’agit en aucun cas de défi­ances con­tes­tataires héré­tiques gra­tu­ites à l’égard du Bien !!! Certes, j’ai un peu grat­iné Notre Papa Dieu, j’avoue, mais c’était par rap­port à ma vision pes­simiste du Créa­teur, celui que j’accusais de n’avoir jamais écouté mes prières et mes appels au sec­ours face aux coups subis dans les col­lèges. Claire­ment « De Feux et d’Encres » est une illus­tra­tion de ce que j’appellerais « le blas­phème insti­tu­tion­nel », dans le sens qu’ici à Mont­pel­li­er, si vous n’êtes pas vêtu de fringues de mar­que à la mode, qui coû­tent un bras, vous êtes indésir­able à cette société. Ici, il faut ressem­bler à des stéréo­types de téléréal­ités vul­gaires, à des voy­ous de ban­lieues rac­cail­lisées, avec des men­tal­ités d’hypocrites, d’opportunistes arriv­istes, et d’intérêts. Par con­tre, si vous avez le mal­heur ou l’audace d’être vous-mêmes, d’être sen­si­ble, hon­nête, goth­ique ou con­tre-cul­ture NRJ12, Artiste sin­guli­er, etc. Vous serez jugé, exclu, brûlé, con­damné et rejeté d’emblée car la dif­férence n’est pas accep­tée (voire assumée dans l’esprit des con­tem­po­rains mont­pel­liérains). Ici la dif­férence tue, elle assas­sine, stig­ma­tise et restreint toute human­ité pos­si­ble et envis­age­able (impos­si­ble d’être aimé par une fille & de couch­er ten­drement avec elles sans avoir à pay­er 150e une passe, ça c’est mon triste sort, désolé pour le nar­cis­sisme personnel).

J’ai fait une con­clu­sion à force de ne voir que de sor­dides men­tal­ités et atti­tudes dés­in­voltes, en effet la philoso­phie aryenne d’un idéal d’être suprême, supérieur à la norme, cette philoso­phie a tou­jours séduit l’humain. L’Histoire est jonchée de tyrans à la con­quête du Pou­voir, la richesse et la « Déi­fi­ca­tion » par l’ensemble des pop­u­la­tions. Cela a tra­ver­sé les âges, nous avons illus­tré les épo­ques par de mul­ti­ples guer­res sanglantes. Cer­taines à cause de la Reli­gion, d’autres à cause d’idées poli­tiques, d’autres pour con­quérir des Ter­res ou Roy­aumes. Nous sommes tous quelque part nos pro­pres bour­reaux, nos exé­cu­teurs d’époques. Nous sommes des capricieux, des con­voiteurs, des impa­tients. Nous avons plus fait de guer­res que de partages. Aujourd’hui l’objet de nos guéril­las est la manne de l’Argent. Nous avons tou­jours cher­ché à être des empereurs puis­sants. Les politi­ciens de nos jours sont des brig­ands illu­sion­nistes qui manip­u­lent comme des cartes de pok­er les émo­tions de leurs par­ti­sans. Tout n’est qu’un jeu, jeu de votes, jeux d’immunité par­lemen­taire, jeux de Roy­auté. Les gens sont fascinés par des célébrités pleines aux as, des peo­ple à l’image par­faite sur Pho­to­shop. Les gens de pou­voir sont plus écoutés et influ­ents que des artistes, des per­son­nes con­cernées sur la planète et les Ani­maux, etc. la dic­tature ne s’est pas lim­itée aux sym­bol­es de la Fau­cille & Marteau Bolchéviques ou encore de la Swasti­ka aryenne, le despo­tisme existe tou­jours, il se man­i­feste secrète­ment en évolu­ant avec nos vices à tra­vers divers­es épo­ques. Notam­ment la dom­i­na­tion de l’argent et la hiérar­chi­sa­tion des gens. Actuelle­ment on place encore les faibles au milieu des faibles, les hand­i­capés loin avec d’autres hand­i­capés, les gros avec des obès­es et ain­si de suite. Si vous observez bien, dans notre société, ceux qui ont plus d’argent auront une meilleure écoute, prise en charge, alors que si vous êtes fauché, on vous lynche, on vous gaze et on vous chie dessus en vous crachant de l’irrespect à la fig­ure. D’où la tex­ture agres­sive de mon vocab­u­laire de vie.

De feux et d’encres, un recueil de nouvelles qui ne laisse pas indifférent…

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Dans votre recueil de texte, il y en a un dont le titre a tout par­ti­c­ulière­ment attiré notre atten­tion, il s’agit de « #Hell36 », pourquoi ce titre ?

Vin­cent Blénet : Tout sim­ple­ment parce que j’ai écrit cet ouvrage à mes 36 ans, et que 36 ans c’était pour moi un pas de plus vers la matu­rité… Pour­tant, je n’arrive plus à touch­er l’espoir, pas de rêves, rien. Tout ce que je vois, c’est la noirceur per­ma­nente du monde. Le ter­ror­isme effrayant et cat­a­strophique qu’est cette frus­tra­tion sex­uelle d’avec de jolies femmes, sans avoir à devoir pay­er une passe à 150e de l’heure. J’ai pris l’habitude depuis mes trente-trois print­emps d’illustrer mon âge avec des métaphores amu­santes. Par exem­ple « 33 ans, c’est l’âge de Jésus-Christ », « 34 ans, c’est l’âge du pastis dans le sud­iste mont­pel­liérain », « 35 ans, âge des syn­di­cats CGT, avec les 35 heures des fonc­tion­naires », puis à « 36 ans, j’entrais aux quais des Orfèvres »… Main­tenant à « 37 ans, je suis avec Béa­trice Dalle, car 37 degrés le matin »….

Mais pour revenir au titre de ce texte, j’ai bap­tisé « Hell36 » en rai­son d’un mariage entre mon évo­lu­tion « mature » dans ma vie, avec ce fameux « Quai des Orfèvres ». Prob­a­bil­ité d’une rou­tine accep­tée et para­doxale­ment con­testée, mais assumée. Ain­si que l’idée indus­trielle d’une entrée dans un enfer, sym­bol­isée par un statut de « Vail­lant sol­dat » plongé dans une réal­ité de vie glacée, où les illu­sions pos­i­tives d’une enfance sont vite déchan­tées et lais­sent place à un désen­chante­ment cynique et sar­cas­tique. Ce titre fait office d’ouverture au lecteur avant l’analyse de Cather­ine Mey­lan, puis enfin le lecteur peut ain­si entr­er dans l’univers frag­ilisé de ce livre. Ce titre est, pour mon par­cours d’écriture & de vie, assez sym­bol­ique car je gran­dis encore plus avec ces étapes que je fran­chis lente­ment, mais progressivement.

J’aimerais ajouter une jolie évo­lu­tion dans la pro­gres­sion de mon écri­t­ure. Je la dois à deux amis portiers du night-club où j’ai la plu­part du temps écrit « #DeFeux­et­dEn­cres ». Ils m’ont expliqué et appris à tem­pér­er les débor­de­ments et exagéra­tions lorsque je rédi­ge un texte afin d’éviter que les lecteurs soient trop désarçon­nés, voire déshy­dratés par ma prose. En effet, ils m’ont fait com­pren­dre que la teneur de mes livres est com­plexe car moi je suis dans mes pen­sées et je ne réalise pas que le lecteur n’est pas dans ma tête. Aus­si je dois sim­pli­fi­er les mots afin de ren­dre plus acces­si­bles toutes mes écri­t­ures. Alors, lorsque j’ai rédigé « #Hell36 » j’ai fait de mon mieux pour pré­par­er le lecteur à entr­er dans mon univers lit­téraire sin­guli­er. Désor­mais pour le prochain livre en cours d’écriture, je suis à l’affût d’écrire en douceur afin que les lecteurs puis­sent être davan­tage en con­nex­ion avec ma plume. Je remer­cie forte­ment ces deux-là, Meh­di & Chris­t­ian pour m’avoir per­mis de grandir dans mon chem­ine­ment d’écrivain. Cer­tains n’en sont pas con­scients, mais ces deux hommes sont de vrais philosophes, pleins de sagesse.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Dans De Feux et d’Encres, il y a une invitée qui nous fait partager ses poèmes. Qu’est-ce qui vous avez amené à faire par­ticiper Régine Fournon-Gohi­er à votre ouvrage ?

Vin­cent Blénet : Je l’ai ren­con­trée au Salon du livre de Figuerolles. Elle est auteur de romans psy­chologiques et nous avons sym­pa­thisé. Elle a écrit un poème sur moi qui m’a pro­fondé­ment touché et je lui ai demandé par la suite de com­pos­er un texte sur les anges. Nous nous enten­dons à mer­veille avec Régine, elle est très gen­tille et je suis très touché qu’elle ait accep­té d’avoir prêté sa plume en guest dans ce nou­veau pro­jet lit­téraire. J’espère l’inclure dans mes prochains recueils pub­liés chez « La Com­pag­nie Littéraire ».

Je garde un bon sou­venir du salon de Figuerolles, même s’il reste dif­fi­cile de ven­dre des livres à l’heure actuelle. Les gens ne lisent plus ou vont plutôt acheter les témoignages des stars de la téléréal­ité ou des biogra­phies de poli­tiques. Main­tenant si on regarde le fonc­tion­nement de l’industrie lit­téraire c’est l’usine à fric. Les livres ne sont plus l’expressionnisme d’un auteur, mais un banal pro­duit à ven­dre à gogo pour faire de la rentabil­ité mas­sive et… du Buzz dans la presse à gogo (ou à gogols).

regine fournon gohier

Mais HEUREUSEMENT, ma véri­ta­ble mai­son d’édition & mon éditrice de cœur, « La Com­pag­nie Lit­téraire » & Moni­ka Kli­a­va, m’ont tou­jours soutenu et ont con­tin­ué à pub­li­er mes livres. J’en suis extrême­ment fier et heureux car ils sont les meilleurs, vrai­ment. Ils sont très à l’écoute de l’auteur. Ils l’accompagnent dans chaque étape de l’accouchement lit­téraire. Les auteurs sont vrai­ment pris en compte, ils déci­dent com­ment le livre sera (ce qu’on nomme au ciné­ma : « le final cut »). L’éditrice Madame Kli­a­va est là pour soutenir ses auteurs ain­si que les con­seiller pour mieux faire déploy­er la plume et l’ouvrage aux lecteurs. C’est un tra­vail com­mun, en duo artis­tique, en effet mon éditrice est égale­ment auteur, donc elle nous com­prend davan­tage en tant qu’écrivains & artistes. Je les aime beau­coup, ils font des mer­veilles et des magies avec mes recueils littéraires.

Édi­tions La Copag­nie Lit­téraire : Avez-vous d’autres des pro­jets lit­téraires en cours ?

Vin­cent Blénet : Oui, j’ai com­mencé à écrire des petites pros­es, des pen­sées de nuit. Un genre de réflex­ions et de notes comme des ren­con­tres lorsqu’on s’aventure hors de chez soi. Entre poésie et con­fi­dences auto­bi­ographiques. Avec Régine Fournon-Gohi­er nous envis­ageons de faire un pro­jet de livre ensem­ble. Ensuite j’ai déjà un fichi­er de lyrics philopoé­tiques en anglais en attente. Pas néces­saire­ment pour tout de suite, mais en stand-by. Et mes notes seront dans ce nou­veau pro­jet. Pour l’heure actuelle tout ce que je peux révéler c’est le titre du futur ouvrage, ce sera « 666 Nuances de Brais­es »

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Si oui, qui aimeriez-vous faire par­ticiper à votre prochain livre en « guest » ?

Vin­cent Blénet : Alors ça c’est la ques­tion à un mil­lion d’euros haha­ha… si j’avais l’opportunité de présen­ter mes textes à des fig­ures de la Lit­téra­ture qui m’inspirent et qui sont encore de ce monde. Hélas, Mr Baude­laire & Mr Shake­speare ne sont pas très acces­si­bles ni joignables. Mais s’il m’était pos­si­ble, j’aimerais beau­coup qu’Anne Rice, Angela White, et Chuck Palah­niuk, pour ne citer que trois des per­son­nal­ités qui m’émeuvent encore à ce jour. J’aimerais que ces trois-là puis­sent pos­er quelques mots en invités guests. Ça serait mag­ique, vraiment.

Édi­tions La Com­pag­nie Lit­téraire : Tous ceux qui vous con­nais­sent trou­vent que vous avez l’âme d’un grand per­son­nage. N’avez-vous jamais essayé de vous lancer dans d’autres types d’activités artis­tiques que l’écriture ?

Vin­cent Blénet : Avec un ami, nous avons créé un duo musi­cal. Nous avons écrit et chan­té nos lyrics sur des instrus trou­vés sur YouTube. On a enreg­istré nos voix avec nos télé­phones porta­bles, puis mon pote a super­posé les chants avec la musique. Notre duo se nomme « DHELLBOR » et le con­cept qu’on a exploité par­lait des Sept Péchés cap­i­taux. On a pu faire de la musique en mode système‑D. J’ai adoré cette expéri­ence, et nous avons créé nos morceaux pen­dant que j’étais dans les longues étapes de pub­li­ca­tion avec « De Feux et d’Encres ». J’aime bien chanter mais en ama­teur, comme un hob­by créatif. J’adore jouer avec les mots et je suis très heureux d’être un écrivain. L’écriture est le plus mer­veilleux Don que la vie m’a offert, et je dirais même (à titre per­so, en tant que croy­ant), l’écriture est le plus doux des cadeaux que Dieu m’a offerts.

Faire divers petits pro­jets artis­tiques me plaît, mais je ne cherche pas à me diluer mas­sive­ment, telle une hydre médi­a­tique, pour pass­er dans toutes les pro­mos Thé­nardier. Les gugus qui font des dis­ques com­mer­ci­aux, puis s’incrustent dans les films et inon­dent les librairies de leurs rag­nag­nas peo­ple à scan­dale bran­lette, ça n’est pas dans mes objec­tifs. Ce qui est impor­tant, pour ma part déjà, c’est d’être fidèle envers son univers artis­tique. Bien sûr, il faut faire évoluer son monde, le faire grandir et pro­gress­er. Mais déjà se con­stru­ire un bateau d’artiste et bien nav­iguer sur la riv­ière de la vie avec son car­ac­tère, sa pro­pre per­son­nal­ité et son inspi­ra­tion à soi, sin­gulière et authen­tique. Être soi même, c’est égale­ment un des mes­sages de cet ouvrage « De Feux et d’Encres ».

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Si demain vous pou­viez vous décou­vrir un « tal­ent caché », vous aimeriez que ce soit lequel ?

Vin­cent Blénet : Grand séduc­teur, irré­sistible, de ces belles demoi­selles, char­mant parte­naire de nuits tor­rides et chou­chou de la déli­cieuse & si jolie Angela White…

Un dernier mot pour les lecteurs ?

de feux et d'encres
La cou­ver­ture du livre de Vin­cent Blénet : De Feux et d’Encres

Vin­cent Blénet ; j’aimerais ren­dre louange à quelques per­son­nes qui aident beau­coup d’entre nous, auteurs de l’ombre et autoédités. Il s’agit de Mr Frédéric Can­di­an pour son média « L’Ami des Auteurs », ce dernier n’hésite pas à faire con­naître bon nom­bre d’écrivains, snobés par les médias main­stream, tous capricieux et éli­tistes pour faire partager l’info. Il y’a aus­si le Jour­nal « Le Nou­veau Mont­pel­li­er », média ouvert à tous et à toutes formes d’expressionnisme. J’y remer­cie forte­ment Mr Fes­soil Abdou & Alex­ia Point. Mais égale­ment une légion de cierges de remer­ciements à Mr Thier­ry Arcaix pour son immense sou­tien avec le « Salon du Livre et des Arts de Figuerolles ». Et aus­si à Mlle Marielle Beauquier pour son aide avec le « Salon du Livre de Viols-Le-Fort »…

Der­rière un livre, un disque, ou n’importe quelle autre œuvre créa­tive, il y a un témoignage de vie. Un aperçu d’un cœur blessé, écorché ou joyeux. Mais surtout der­rière une expres­sion artis­tique (livre, chan­son, disque, BD et autres) il y a un être humain qui se dévoile et qui révèle ce qu’il y a de sen­si­ble en lui. Alors que nous sommes dans un cirque car­nava­lesque de star­i­fi­ca­tions via des Tweets, des likes, des abon­nements… mais ce ne sont que des chiffres, des sta­tis­tiques froides. On peut lik­er sans écouter, ni ressen­tir, ni com­pren­dre. Sou­vent on like à cause du charisme d’une star ou d’un entrain général car à force de boire les soupes à audi­mat, on finit par devenir le mou­ton du trou­peau de mou­tons. Même si celui qui prête l’oreille ou son regard envers nos créa­tions, celui-ci n’est pas ent­hou­si­aste sur notre œuvre. Ce n’est pas grave, nous deman­dons juste qu’on respecte notre plume, nos voix et nous cher­chons juste à par­venir à exis­ter dans le cad­ran de la vie. Per­son­nelle­ment, je ne cherche plus à aller vers des « Charts », mais plutôt à pou­voir exis­ter tran­quille­ment dans mon coin et con­tin­uer à écrire. Et si je peux être lu, c’est mag­ique. Je suis dans une optique de faire voy­ager mon écri­t­ure, la faire VIVRE, sans acca­parer tout le « fro­mage », juste être là dans la vie. Bien que je sois assigné dans Mont­pel­li­er, si mes écri­t­ures, elles, elles peu­vent voy­ager au-delà des fron­tières, exis­ter dans le cadas­tre des Œuvres créa­tives & artis­tiques, ça serait le top du top…

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