Dernière mod­i­fi­ca­tion le 5 novem­bre 2022 par La Com­pag­nie Littéraire

Aujourd’hui dans la rubrique L’ivresque récréa­tion, nous allons par­ler de nos amis les chats. “Si vous voulez être écrivain, ayez des chats”, dit un jour Aldous Hux­ley (1894 – 1963). En effet, les chats peu­vent être de véri­ta­bles mus­es. Et ces quelques grands écrivains de la lit­téra­ture française nous le prou­vent. Décou­vrez notre TOP 5 des chats célèbres des écrivains français. Si vous en con­nais­sez d’autres, n’hésitez pas à laiss­er un com­men­taire. Bonne lecture !

Les chats célèbres des écrivains

Steinlein-chatnoir

1) Micetto — Chateaubriand

Le chat Micet­to – un gros chat gris-roux à ban­des noires trans­ver­sales – fut recueil­li par le pape Léon XII. Puis, celui-ci le légua sur son lit de mort à Chateaubriand, alors ambas­sadeur de France à Rome. Pour plus d’in­for­ma­tions, nous vous invi­tons à lire l’ar­ti­cle très com­plet du site micetto.com.

2) Belaud — Joachim du Bellay

Du Bel­lay, poète français du XVIe siè­cle, fut très attaché à son chat Belaud – un char­treux. À sa mort, il était plein de cha­grin : “Et j’ai per­du depuis trois jours, mon bien, mon plaisir, mes amours… À peu que le cœur ne m’en crève.” Il écriv­it en son hommage :

(…)

C’est Belaud mon petit Chat gris :
Belaud, qui fut par avan­ture
Le plus bel œuvre de que Nature
Fit onc en matiere de Chats :
C’é­toit Belaud la mort aux Rats,
Belaud, dont la beauté fut telle,
Qu’elle est digne d’être immortelle.

(…)

Du Bel­lay, Gen­til-homme Angevin.

3) Kiki la Doucette, Toune, Minionne — Colette

Les chats eurent une place impor­tante tant dans l’œu­vre de Colette que dans son exis­tence. Admi­ra­trice de ces petits êtres poilus, elle fut sou­vent pho­tographiée en leur com­pag­nie. Ce petit texte qui vous fera cer­taine­ment sourire par­le de… chats !

COLETTE CHATS

LA FLEUR

« Oh ! la jolie fleur dans la vit­rine !
– Oui. C’est un petit pavot blanc.
– Je vous par­le pas des petits pavots, je vous mon­tre la fleur d’en bas, tachetée de clair et de som­bre, veloutée, avec deux gouttes de rosée qui bril­lent, et de grandes éta­mines blanch­es pointues… Tiens, je me trompais : ce n’est pas une fleur, c’est un chat.
– Non, non, vous aviez rai­son, poète : c’est une fleur. »

Colette, Autres bêtes, chats de Paris. 

4) Gavroche, Éponine, Séraphita — Théophile Gautier

Théophile Gau­ti­er eut aus­si une grande admi­ra­tion pour les félins. Il dit lui-même : “Acquérir l’ami­tié d’un chat est chose dif­fi­cile.” Mais ren­dez-vous à l’év­i­dence, ils le valent bien !

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5) Les chats de gouttières — Émile Zola

Émile Zola hébergeait des chats dans sa mai­son de Médan. Les petites boules de poils lui inspirèrent quelques récits.

LE PARADIS DES CHATS

Une tante m’a légué un chat d’An­go­ra qui est bien la bête la plus stu­pide que je con­naisse. Voici ce que mon chat m’a con­té, un soir d’hiv­er, devant les cen­dres chaudes.

J’avais alors deux ans, et j’é­tais bien le chat le plus gras et le plus naïf qu’on pût voir. A cet âge ten­dre, je mon­trais encore toute la pré­somp­tion d’un ani­mal qui dédaigne les douceurs du foy­er. Et pour­tant que de remer­ciements je devais à la Prov­i­dence pour m’avoir placé chez votre tante ! La brave femme m’ado­rait. J’avais, au fond d’une armoire, une véri­ta­ble cham­bre à couch­er, coussin de plume en triple cou­ver­ture. La nour­ri­t­ure valait le couch­er ; jamais de pain, jamais de soupe, rien que de la viande, de la bonne viande saignante.

Eh bien ! au milieu de ces douceurs, je n’avais qu’un désir, qu’un rêve, me gliss­er par la fenêtre entr’ou­verte et me sauver sur les toits. Les caress­es me sem­blaient fades, la mol­lesse de mon lit me don­nait des nausées, j’é­tais gras à m’en écoeur­er moi-même. Et je m’en­nuyais tout le long de la journée à être heureux.

Il faut vous dire qu’en allongeant le cou, j’avais vu de la fenêtre le toit d’en face. Qua­tre chats, ce jour-là, s’y bat­taient, le poil héris­sé, la queue haute, se roulant sur les ardois­es bleues, au grand soleil, avec des jure­ments de joie. Jamais je n’avais con­tem­plé un spec­ta­cle si extra­or­di­naire. Dès lors, mes croy­ances furent fixées. Le véri­ta­ble bon­heur était sur ce toit, der­rière cette fenêtre qu’on fer­mait si soigneuse­ment. Je me don­nais pour preuve qu’on fer­mait ain­si les portes des armoires, der­rière lesquelles on cachait la viande.

J’ar­rê­tai le pro­jet de m’en­fuir. Il devait y avoir dans la vie autre chose que de la chair saig­nante. C’é­tait là l’in­con­nu, l’idéal. Un jour, on oublia de pouss­er la fenêtre de la cui­sine. Je sautai sur un petit toit qui se trou­vait au-dessous.

(…)

Zola, Nou­veaux con­tes à Ninon.

Vous aimez les chats et l’écri­t­ure ? Peut-être que l’ou­vrage “Les chats des écrivains” vous intéressera !

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