Dernière mod­i­fi­ca­tion le 31 juil­let 2023 par La Com­pag­nie Littéraire

Les con­tes ont cette image fausse­ment établie d’être réservés aux enfants. Ils se révè­lent par­fois bien plus mûrs et pro­fonds qu’ils ne le lais­sent présager. Avec son pre­mier ouvrage inti­t­ulé « Péré­gri­na­tions », Michel Stab invite ses lecteurs à suiv­re le voy­age sans retour de Nestor, un jeune chanteur argentin qui va voir son des­tin boulever­sé après avoir été per­cuté par une voiture. Vivante, poé­tique et invi­tant à l’évasion, les lignes de cet ouvrage n’auront pas lais­sé notre mai­son d’édition indif­férente. Lumière sur cette nou­velle sor­tie lit­téraire orig­i­nale prévue pour novem­bre 2018 aux Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : M. Stab bon­jour, et mer­ci de con­sacr­er ces quelques instants à l’attention de vos futurs lecteurs. Nous sommes enchan­tés de vous compter aujourd’hui par­mi les auteurs de notre mai­son d’édition la Com­pag­nie Lit­téraire ! Pour intro­duire cet échange, d’où vous est venue l’idée d’écrire un conte ?

Michel Stab : L’idée est venue d’une image et d’une chan­son. En ren­trant d’un voy­age au Chili, moi qui n’avais plus rien dess­iné depuis l’école, j’ai entre­pris de pein­dre sur toile l’église de San Pedro de Ata­ca­ma. Peu à peu j’ai mod­i­fié ce dessin en trans­posant l’église dans d’autres lieux. Avec chaque fois, au dos, un descrip­tif, écrit en castil­lan. La chan­son, c’est l’improbable ver­sion espag­nole de “The Sounds of Silence” de Simon et Gar­funkel, par un croon­er argentin aux cheveux blonds car descen­dant prin­ci­pale­ment d’Allemands de la Vol­ga, chas­sés par les Sovié­tiques. Son vrai prénom c’est Hec­tor et il a servi de mod­èle à Nestor, mon héros. Pourquoi lui ? Parce qu’il est passé par là, par hasard, sur YouTube, le jour où j’ai eu l’idée de reli­er mes dif­férents com­men­taires pour en faire une vraie his­toire. J’ai alors con­tin­ué à écrire, en castil­lan. Les gens m’ont dit “On ne com­prend rien à ce que tu racon­tes”. J’ai donc tout traduit en français. Mal traduit parce que tra­duc­teur, c’est un méti­er. Il m’a aus­si fal­lu repenser beau­coup de pas­sages, directe­ment en français.

Et pourquoi un con­te de fées ? On pub­lie tous les jours des essais ou des romans. Un con­te de fées m’a paru plus indis­pens­able parce que non plau­si­ble. Ce qui n’empêche pas d’exprimer une cer­taine sen­si­bil­ité, cer­tains sentiments.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Votre méth­ode d’écriture est orig­i­nale et intime­ment liée à vos voy­ages. À ce titre, nous savons que vous avez longue­ment par­cou­ru l’Amérique du Sud. Ces voy­ages vous ont inspiré dans l’expression de nom­breux tableaux, qui ponctuent l’intrigue de votre ouvrage. Quel lien existe-t-il entre ces œuvres, et l’histoire que vous avez mise en place autour de Nestor ?

Michel Stab : Je me suis vite retrou­vé avec des chapitres qui ne col­laient avec aucun de mes tableaux et inverse­ment. Je voulais une illus­tra­tion par chapitre donc je me suis vu con­traint de “pein­dre sur com­mande” sans trop aimer faire cela. C’est pour cette rai­son que pour le tome suiv­ant (à paraître) des aven­tures de Nestor j’ai fait appel à des artistes graphistes tiers, venus d’horizons variés.


Extrait du livre de Michel Stab, Pérégrinations

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Vous le savez avec cer­ti­tude, la vie n’est pas un long fleuve tran­quille et par­fois, elle nous endurcit irrémé­di­a­ble­ment. Pour­tant, Péré­gri­na­tion est l’ouvrage d’un homme ayant su préserv­er son âme d’enfant. Com­ment expliquez-vous chez vous cette force, et qu’est ce que vous a apporté l’écriture de cette his­toire originale ?

Michel Stab : Dans la ver­sion espag­nole les références au pat­ri­moine musi­cal his­panique sont nom­breuses et les chan­sons les plus uni­verselles sont sou­vent un rien puériles. En France, nous n’avons pas le même fond cul­turel c’est pourquoi il m’a fal­lu chang­er bien des choses. Mais j’ai essayé de garder un peu le même état d’esprit. Ceci dit, écou­tons atten­tive­ment les paroles de la chan­son tra­di­tion­nelle française “Au Clair de la Lune”. Claire­ment (si j’ose dire), pour de vrai, elle ne s’adresse pas à des enfants.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Entre­pren­dre l’écriture d’un con­te se des­ti­nant à la fois aux lecteurs jeunes et adultes est un choix auda­cieux. Plus pré­cisé­ment, à qui des­tinez-vous votre livre ? Que souhaitez-vous à vos lecteurs, une fois la dernière page achevée ?

Michel Stab : J’avoue qu’en l’écrivant, je ne me suis pas posé la ques­tion. Cela m’a sem­blé évi­dent de faire comme j’ai fait. Depuis j’y ai réfléchi et, à ce jour, je n’ai pas encore trou­vé la réponse.

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Nous voy­a­geons avec Péré­gri­na­tion de l’autre côté du miroir de la vie. Pour­tant bien ancrée sur Terre, l’aventure de Nestor est envoû­tante et sa route croise celle de créa­tures mag­iques comme les fées, sor­cières et autres elfes. En ce qui les con­cerne, les apparences sont par­fois trompeuses et nous nous sur­prenons à les décou­vrir de façon par­fois inat­ten­due. À tra­vers ces créa­tures légendaires, quel mes­sage souhaitez-vous délivrer ? 

Michel Stab : Du folk­lore ger­manique plutôt que de la mytholo­gie latine. Pourquoi ? Parce qu’il sem­ble moins figé, plus sou­ple. On hésite moins à faire faire des bêtis­es, aux per­son­nages. Et, au fond, cela colle avec le per­son­nage prin­ci­pal. Ces créa­tures, le chris­tian­isme les a tolérées parce qu’elles n’avaient pas d’importance. Cette inutil­ité fait leur force. Comme pour les rêves.


Extrait du livre de Michel Stab, Pérégrinations

Édi­tions la Com­pag­nie Lit­téraire : Le voy­age de Nestor l’entraînera entre autres, au Chili jusqu’au bout de l’Irlande, ou encore au milieu de l’océan Atlan­tique. Sans dévoil­er le cœur de l’intrigue, pou­vez-vous don­ner suc­cincte­ment quelques indices sur cette aven­ture, pou­vant don­ner envie aux lecteurs de vous découvrir ?

Michel Stab : Notre Terre se meurt. Quand tout sera pol­lué et détru­it, il ne restera de beauté que dans nos sou­venirs et nos rêves. J’ai essayé de voir si un homme comme moi, c’est-à-dire très ordi­naire, pou­vait inven­ter un monde virtuel où se réfugi­er par moments. Si je peux le faire, si cela vous sem­ble réus­si, alors, vous aus­si en êtes capables.

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