Dernière mod­i­fi­ca­tion le 11 sep­tem­bre 2023 par La Com­pag­nie Littéraire

La Pre­mière Guerre mon­di­ale est une date his­torique ayant pro­fondé­ment mar­qué les esprits. Face à l’hor­reur des tranchées de nom­breux auteurs, ayant de près ou de loin vécu la Grande Guerre, ont ressen­ti le besoin d’écrire sur le sujet. Un événe­ment qui a forte­ment influ­encé la lit­téra­ture du XXe siè­cle à tra­vers dif­férents for­mats : témoignages poignants, réc­its de guerre authen­tiques ou sim­ple­ment romans his­toriques.

Que vous soyez ama­teur d’his­toires vraies, de fic­tions émou­vantes, vous trou­verez dans cet arti­cle des ouvrages qui sauront touch­er votre sen­si­bil­ité tout en vous éclairant davan­tage sur un chapitre som­bre de notre histoire.

Sans plus atten­dre, voici notre sélec­tion et liste des meilleurs livres sur la guerre 14 – 18.

1) À l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque

livre première guerre mondiale : à l'ouest rien de nouveau

À l’Ouest, rien de nou­veau est un roman qui trace l’his­toire d’un jeune homme alle­mand, Paul Bäumer, qui, pris d’un élan de patri­o­tisme, s’en­gage volon­taire­ment sur le front de l’ouest.

Très vite il se retrou­ve con­fron­té aux hor­reurs de la guerre, aux tranchées infestées de rats, à la mal­adie, au manque de nour­ri­t­ure, à la pluie inces­sante d’obus, à la mort, mais aus­si à la désil­lu­sion d’un con­flit qui sem­ble ne jamais vouloir finir.

Seule la cama­raderie représente une lueur d’e­spoir. Mais au fil du mois, les amis de Paul Bäumer meurent un à un, et lorsqu’il ren­tre en per­mis­sion, il se sent incom­pris par les civils…

Plus qu’un sim­ple témoignage, À l’Ouest, rien de nou­veau est un véri­ta­ble chef-d’œu­vre du paci­fisme et un titre pro­fondé­ment humain.

2) Vite en finir avec la guerre 14 : ou Les cœurs, même brisés, continuent de battre de Jean-Charles Vandenabeele

Guerre 14

Dans Vite en finir avec la guerre 14, l’au­teur plonge le lecteur dans le chaos qui a suivi la Pre­mière Guerre mon­di­ale en se bas­ant sur les réc­its de ses grands-par­ents, médecins sur le front.

L’ab­sence pro­longée des pères, des fils, des maris et des frères a lais­sé une empreinte pro­fonde sur les familles, qui se recon­stru­isent dif­fi­cile­ment. Beau­coup d’hommes ne sont d’ailleurs pas revenus, et ceux qui ont eu la vie sauve sont sou­vent anéantis.

C’est au cœur du nord de la France, à la Grande Ferme d’Esquerchin, que deux sœurs Char­lotte et Marie vont devoir faire face aux deuils, mais aus­si à un des­tin qui les lie inéluctable­ment.

Un livre de fic­tion à rebondisse­ment qui retrace le quo­ti­di­en des familles français­es au lende­main de la guerre.

3) La chambre des officiers de Marc Dugain

Livre guerre 14-18 chambre des officiers

La Cham­bre des officiers suit les traces d’un jeu offici­er Adrien, qui dès les pre­miers jours du con­flit est griève­ment blessé au vis­age par des éclats d’obus. Trans­féré au Val-de-Grâce, il est placé dans une pièce dédiée aux “gueules cassées” sans miroir, où “l’on ne se voit que par le regard des autres”.

S’il n’a pas con­nu les hor­reurs des tranchées, il y décou­vri­ra d’autres formes de trau­ma­tismes. Pen­dant 5 ans, il subi­ra de mul­ti­ples opéra­tions, se liera d’ami­tié avec d’autres “gueules cassées” pré­parant une longue et dif­fi­cile reconstruction.

La Cham­bre des officiers est un titre intéres­sant à plusieurs égards, non seule­ment parce qu’il s’ag­it de l’une des œuvres les plus pop­u­laires sur les “gueules cassées”, mais aus­si parce qu’elle traite de la résilience et de la recon­struc­tion de soi, néces­saire pour retrou­ver une cer­taine human­ité après avoir vécu la Pre­mière Guerre mondiale.

4) Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot

long dimanche de fiançailles, livre sur la première guerre mondiale

Une femme amoureuse prête à tout pour retrou­ver son fiancé Manech, pré­sumé mort, voici le por­trait de Mathilde, l’héroïne du roman Un long dimanche de fiançailles.

Manech a été accusé ain­si que qua­tre de ses cama­rades de s’être auto­mu­tilés pour échap­per à leur devoir de sol­dat. Con­damné à mort par la cour mar­tiale, il est con­duit jusqu’à un no man’s land “Bin­go cré­pus­cule” pour y être abandonné.

Mathilde croit sincère­ment qu’il n’est pas mort sinon elle le “sen­ti­rait”. Com­mence alors un long tra­vail de détec­tive à la recherche de son amoureux.

Un long dimanche de fiançailles n’est pas seule­ment le réc­it d’une romance brisée par la Pre­mière Guerre mon­di­ale, c’est aus­si l’un des seuls romans sur la guerre 14 – 18 qui met en scène un sol­dat s’é­tait mutilé volon­taire­ment pour ten­ter d’échap­per à la réal­ité du front.

5) Orages d’acier d’Ernst Jünger

orages d'acier

Orages d’aci­er est un livre auto­bi­ographique d’Ernst Jünger. L’au­teur a puisé dans les notes de son jour­nal de guerre afin de livr­er une rétro­spec­tive objec­tive et fidèle de ce qu’il a vécu.

Ici les hor­reurs de la guerre sont nar­rées en toile de fond et Ernst Jünger offre une approche presque clin­ique et narre non sans une cer­taine dis­tance son expéri­ence de la Pre­mière Guerre mon­di­ale. Loin de tout sen­ti­men­tal­isme et de juge­ment moral sur la guerre, l’au­teur se con­cen­tre plutôt sur ses effets psy­chologiques que sur la manière dont les sol­dats ont dû endur­er des con­di­tions extrêmes.

Orages d’aci­er est le réc­it immer­sif écrit à la pre­mière per­son­ne d’un sol­dat presque mirac­ulé qui revien­dra du front après avoir subi pas moins de qua­torze blessures.

6) Le Feu — Carnets de guerre d’ Henri Barbusse

Le feu Barbusse livre sur la guerre 14-18

Le Feu décrit en détail la monot­o­nie, la saleté, la faim, le froid, le sen­ti­ment de peur, mais aus­si la cama­raderie qui se développe entre les hommes face à l’ad­ver­sité. Le titre de l’ou­vrage fait référence à l’en­fer des com­bats : les bom­barde­ments, les fusil­lades et les incendies qui sont une réal­ité quo­ti­di­enne pour les soldats.

Plutôt que de livr­er une descrip­tion des hor­reurs de la Pre­mière Guerre mon­di­ale, Bar­busse explore les émo­tions, les pen­sées et les inter­ro­ga­tions de ses per­son­nages, soulig­nant à la fois la futil­ité et l’ab­sur­dité de la guerre. Leurs dia­logues révè­lent leurs ques­tions sur la rai­son du con­flit, leurs doutes, leurs espoirs, mais aus­si leurs frus­tra­tions. Beau­coup se deman­dent pourquoi ils se bat­tent et pour qui, remet­tant même en ques­tion la notion de patri­o­tisme qui leur a été inculquée. 

Le roman a été récom­pen­sé par le Prix Goncourt en 1916.

7) J’étais médecin dans les tranchées de Louis Maufrais

j'étais médecin dans les tranchées

J’étais médecin dans les tranchées, racon­te la Grande Guerre du point de vue d’un médecin mil­i­taire, con­fron­té à la vio­lence et à l’hor­reur des affron­te­ments, mais aus­si aux con­séquences directes du con­flit sur les sol­dats : les muti­la­tions physiques, les trau­ma­tismes psy­chiques, etc.

Dans son réc­it, Maufrais décrit page après page les défis quo­ti­di­ens aux­quels sont con­fron­tés les médecins dans les tranchées : le manque de matériel et de médica­ments, des con­di­tions san­i­taires déplorables, la néces­sité d’une réac­tiv­ité exem­plaire, et le poids émo­tion­nel à porter de devoir soign­er des cama­rades blessés ou mourants.

Ce livre sur la Pre­mière Guerre mon­di­ale offre aus­si un aperçu des dilemmes moraux et éthiques aux­quels étaient con­fron­tés les médecins. Qui soign­er en pre­mier ? Com­ment sauver la vie d’un sol­dat avec un matériel rudimentaire ?.

Louis Maufrais offre, à tra­vers son réc­it, un témoignage humain, mon­trant que der­rière des résul­tats, des chiffres et des hor­reurs, il y a aus­si les his­toires d’hommes qui ont com­bat­tu pour leur pays, mal­gré un sen­ti­ment de doute et de peur.

8) Témoin de la Grande Guerre de Albert Londres

témoin de la grande guerre

Célèbre pour ses enquêtes jour­nal­is­tiques, Albert Lon­dres est aus­si de bon nom­bre de reportages sur la Pre­mière Guerre mon­di­ale ici regroupés dans un ouvrage sobre­ment inti­t­ulé Témoin de la Grand Guerre. En 1914, Lon­dres n’a que 30 ans et il est envoyé sur le front, non pas comme sol­dat, puisqu’il a été réfor­mé, mais comme jour­nal­iste et cor­re­spon­dant de guerre. 

Ce recueil de reportages expose la Grande Guerre dans toute son hor­reur, mais non sans une pointe de lyrisme et de patri­o­tisme pro­pre à la plume de Lon­dres. Des assauts répétés sur la cathé­drale de Reims, en pas­sant par la vie au quo­ti­di­en des sol­dats jusqu’aux témoignages de haut gradés et généraux, ce recueil offre une vue d’ensem­ble inestimable. 

Un clas­sique de la lit­téra­ture jour­nal­is­tique sur la guerre 14 – 18 qui, même plus d’un siè­cle plus tard, n’a pas per­du de son souf­fle ni de son authenticité.

9) Voyage au bout de la nuit de Louis Ferdinand Céline

voyage au bout de la nuit

Voy­age au bout de la nuit de Louis-Fer­di­nand Céline n’a pas pour thème prin­ci­pal la Pre­mière Guerre mon­di­ale, une par­tie du livre y est toute­fois con­sacrée et s’in­spire du vécu de son auteur.

Le lecteur suit le par­cours de Fer­di­nand Bar­damu, hos­tile à toute forme d’héroïsme, mais aus­si à tout con­flit. Con­fron­té à l’ab­sur­dité des tranchées et à un patri­o­tisme auquel il ne trou­ve aucun sens, Bar­damu prend la déci­sion rad­i­cale de désert­er. Ce trau­ma­tisme façonne sa per­cep­tion du monde et lui fait pren­dre con­science de la “pour­ri­t­ure du monde” alors qu’il tra­verse d’autres épreuves, de l’Afrique colo­niale jusqu’aux États-Unis.

À tra­vers les péripéties du per­son­nage, le roman dépeint la bru­tal­ité et l’ab­sur­dité de la con­di­tion humaine au XXe siè­cle, cri­ti­quant vio­lem­ment la guerre, le colo­nial­isme et le cap­i­tal­isme. L’œu­vre est la réflex­ion désen­chan­tée, unique en son genre à la fois sur la société et sur l’ex­ploita­tion humaine, d’un auteur pour qui la Grande Guerre était l’ ”abat­toir inter­na­tion­al en folie”.

10) Les Croix de bois de Roland Dorgelès

roman sur la guerre 14-18 : croix de bois

Les Croix de bois décrit avec un ton réal­iste les con­di­tions de vie des com­bat­tants de la Pre­mière Guerre mon­di­ale et les his­toires de cama­raderies qui se for­ment sous le feu enne­mi, entre deux moments d’ac­calmie avant des assauts bru­taux et meur­tri­ers. Ce livre est avant tout une his­toire d’ami­tié, où des sol­dats se sou­ti­en­nent mutuelle­ment face aux hor­reurs de la guerre.

Le titre fait référence aux croix mor­tu­aires impro­visées, faites de sim­ples morceaux de bois, util­isées pour mar­quer les tombes des com­bat­tants tombés au com­bat. Ces croix sont un sym­bole puis­sant de la grande quan­tité de vies sac­ri­fiées et de l’aspect par­fois anonyme de la mort à la guerre.

À tra­vers ce réc­it, Dorgelès ne glo­ri­fie pas la guerre. Au con­traire, il dépeint les souf­frances physiques et psy­chologiques et l’inu­til­ité du conflit. 

Les Croix de bois est non seule­ment un témoignage poignant de l’ex­péri­ence du front, mais rend aus­si hom­mage à chaque héros, à chaque poilu qui a pris les armes pour un con­flit à la fois bru­tal et absurde.

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