Éditions la Compagnie Littéraire : Bernard Fetter, bonjour. Vous venez de publier à la Compagnie Littéraire un recueil de nouvelles intitulé « Un point rouge dans le cœur ». Pourquoi ce titre ?
Bernard Fetter : Bonjour. En écrivant la première nouvelle, la dernière phrase s’est imposée. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de la contrainte : terminer toutes mes nouvelles par cette même phrase, comme un leitmotiv. Mais je n’avais aucune idée où cela allait me mener.
Éditions la Compagnie Littéraire : Cet ouvrage est différent des précédents qui étaient des recueils de poésie pour certains et des livres jeunesse illustrés pour d’autres. Comment ce changement s’est-il opéré ?
Bernard Fetter : Il y a longtemps que je voulais essayer d’écrire des nouvelles. J’ai animé et participé à des ateliers d’écriture autour de jeux avec des mots, des situations et quelques idées ont jailli de ces moments. Comme Le semeur de poèmes par exemple, autour d’un homme dans une ville, d’une rencontre. Et j’ai continué avec d’autres, souvent absurdes ou loufoques. Certaines comme Tango pour Eduviges par exemple sont réellement inspirées de la vie de ma grand-mère qui a vraiment vécu cette vie, un peu romancée avec des références au tango dans la seconde.
Éditions la Compagnie Littéraire : Vous vous inscrivez dans la tradition littéraire de l’OuLiPo, un atelier de littérature expérimentale dont l’objectif est de jouer avec les contraintes linguistiques et d’en inventer de nouvelles. Pouvez-vous nous parler un peu de l’OuLiPo, et nous expliquer votre cheminement par rapport à ce mouvement.
Bernard Fetter : Encore une fois, cela vient des ateliers d’écriture. Écrire avec des consignes tout en s’amusant. Après, je suis loin de rivaliser avec certaines prouesses de l’OuLiPo, dont certaines contraintes me paraissent trop difficiles.
Éditions la Compagnie Littéraire : Revenons maintenant sur les contraintes linguistiques. À la lecture de votre ouvrage, on relève des jeux de langage, des références, plus ou moins dévoilées, à un poème, un livre, une chanson, une musique… Bernard Fetter, comment avez-vous travaillé « votre texte » et quelle somme de travail se cache derrière le jeu ?
Bernard Fetter : Je ne sais pas si je dois dévoiler certaines références, mais allons‑y. Satie par exemple est très présent dans certaines nouvelles via des bouts de phrases, des allusions à son œuvre, j’ai déjà dit un mot sur le tango, Boris Vian aussi est présent, Rimbaud c’est plus visible, d’autres à chercher.
Je pars de ce que je connais du personnage puis je fais des recherches sur la vie, les œuvres, etc., si j’ai envie d’en rajouter.
Cela m’amuse aussi, sinon à quoi sert d’écrire. C’est la même démarche quand j’écris pour les enfants. Je m’amuse.
La poésie c’est autre chose.
Éditions la Compagnie Littéraire : La première histoire s’intitule « Le semeur de poèmes ». On y découvre un personnage un peu étrange. Comment vous est venue cette idée ? Qui est ce personnage, que représente-t-il ?
Bernard Fetter : Moi ? Sûrement. Dans la ville de mon cœur. D’ailleurs il y a une façon de deviner la ville, mais à vous de la trouver.
Éditions la Compagnie Littéraire : À la fin de l’ouvrage, la dernière histoire, « dernière nocturne », semble faire écho à la première puisqu’il est question d’une femme qui recherche un homme qui a disparu et qui écrivait des poèmes… Mais tout semble incertain…
Rêve ? Réalité ? Quels commentaires cela vous inspire-t-il ?
Bernard Fetter : C’est un jeu, tout est dans tout et rien dans rien. On recherche toujours quelque chose, c’est cela l’absurdité de la vie.
Éditions la Compagnie Littéraire : En parcourant les histoires au fil des pages, on a parfois l’impression de reconnaître quelqu’un, un personnage célèbre, politique ou artistique, et puis les choses se brouillent, comme si les rencontres étaient impossibles. On dirait que vous brouillez les pistes pour faire réfléchir le lecteur qui finit par se retrouver cerné par « l’absurde » de la situation. Quels messages avez-vous voulu faire passer en procédant ainsi ? Et qui est cet « Edgar » qui semble vouloir nous dire quelque chose ?
Bernard Fetter : Edgard avec un D j’y tiens. Il n’y a pas de message à proprement parler, j’écris et je vais où va mon stylo. J’espère simplement que parfois cela touche quelqu’un ou le choque ou l’amuse…
Éditions la Compagnie Littéraire : Bernard Fetter, merci d’avoir répondu à nos questions. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Bernard Fetter : Merci à vous. Je ne peux qu’inciter les lecteurs à s’amuser à deviner les références parce que tout cela en définitive n’est qu’un jeu.
Dans quelles librairies trouver le livre de Bernard Fetter ?
Un point rouge dans le cœur de Bernard Fetter est disponible sur Fnac.com, Amazon, Decitre, les librairies du réseau Place des librairies et Dilicom et plus généralement en commande dans toutes les librairies de France et de Navarre.
Très intéressant dialogue ! Donne envie de découvrir…