Dernière modification le 16 février 2024 par La Compagnie Littéraire

Amis auteurs, cette leçon d’écriture vous est destinée ! Écrire un dialogue d’une longueur suffisante pour tenir le lecteur en haleine et en même temps avec un certain cachet n’est pas une tâche évidente. Il faut par exemple choisir le bon registre de langue, retranscrire la conversation avec le bon ton, savoir faire intervenir les personnages au bon moment. Rappelons-le, un dialogue ne se fait pas nécessairement entre deux personnes, ce qui a tendance à corser l’exercice surtout lorsqu’on consacre toute son énergie à l’écriture du récit. Bref, écrire un dialogue n’est pas une mission nécessairement simple pour un écrivain débutant. Mais, un bon auteur doit savoir jongler et manier les mots. Cet art s’apprend ! Comment écrire un dialogue ? Quelles sont les règles à respecter ? Laissez-vous tenter par ce petit coaching d’écriture littéraire de notre maison d’édition !

Si presque chaque roman français comporte des dialogues, rares sont ceux qui subjuguent le lecteur… Aujourd’hui, au programme de cet article de notre guide à l’usage des écrivains, quelques conseils et surtout 7 erreurs à ne pas commettre pour écrire un bon dialogue.

1 : Un bon dialogue doit être pertinent par rapport à l’information qu’il donne, par exemple faire avancer l’histoire

— Bonjour !

— Bonjour.

— Tout va bien ?

— Tout va bien, merci beaucoup.

Sauf si vous êtes payé au nombres de lignes – comme Alexandre Dumas — ou si vous faites dans le théâtre de l’absurde, évitez d’écrire un dialogue de ce genre. Cette méthode ne mène à rien et vous découragerez vite vos potentiels lecteurs ! Un échange entre un ou plusieurs personnages doit avoir des enjeux, mettre en scène une situation ou retranscrire des conversations au téléphone. Si le dialogue se limite à un simple blabla, c’est non !

2 : Répéter des éléments de la narration sans y ajouter de contenu

Inutile de paraphraser votre récit sans idée nouvelle. Un dialogue doit surprendre ! Même s’il ne s’agit vraiment d’une règle de style, votre livre sera bien plus fluide si vos personnages ne tournent pas en rond et si cela s’en ressent dans votre écriture.

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3 : Abuser des incises

— Avez-vous eu vent du terrible incident d’hier soir ? dit-il.

— Nous venons tout juste de rentrer au village, répondit-elle.

— L’auberge a pris feu, il n’y a aucun survivant, dit-il.

Il n’est pas obligatoire de mettre des verbes de dialogue à chaque réplique, surtout si l’échange n’a lieu qu’entre deux personnes. Vous pouvez même vous en abstenir pour fluidifier la lecture de votre texte qui gagnera ainsi en qualité. Gardez à l’esprit que dans un dialogue, les paroles doivent refléter l’oralité. 

4 : Ne pas varier vos verbes introducteurs

Quel intérêt de mettre “dit-il”, “demanda-t-il” ou “répondit-il” à chaque phrase ? Les personnages communiquent entre eux, cela va de soi, et il est évident qu’une question posée amène généralement une réponse.

Donnez plutôt de la profondeur à votre dialogue en ajoutant des informations pertinentes, exemple : 

  • le ton du locuteur, son état d’esprit, sa personnalité, ses sentiments envers son interlocuteur,
  • sa situation vis-à-vis du décor, une description de la scène,
  • un mouvement, une action, une réaction face à une situation,
  • donner des indications sur un tic de langage : bégaiement, zozotement, etc.

5 : Ne pas adapter le registre de langue à la classe sociale de vos personnages ni au contexte historique

Bien sûr, si l’action de votre roman se déroule au XVIIe siècle, vos personnages n’auront pas le même vocabulaire que si elle se déroule au XXIe. Attention donc aux anachronismes. Vous pouvez vérifier le bon emploi des termes par la date de leur entrées dans le dictionnaire

Le milieu social importe d’autant plus ! Si vos personnages sont issus du milieu paysan, ils n’auront pas le même vocabulaire que ceux issus de la noblesse. Le secret de bons textes de dialogue et qui font sens c’est de faire parler vos personnages de façon à ce qu’ils aient l’air vivants et de retranscrire leur façon de parler.

À noter que dans le cas où vous faites partie de ces écrivains qui aiment ajouter quelques passages en langue étrangère, par exemple en anglais, pensez au service d’un traducteur pour éviter les erreurs de syntaxe. Non Google Traduction ne fait pas toujours l’affaire, surtout pas pour la langue anglaise !

6 : Abuser de la ponctuation pour traduire l’émotion de vos personnages dans vos dialogues

— Quoi, tu as osé ?!?

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— Eh oui, c’était mérité !!!

Si bien sûr l’intention n’est pas mauvaise, il ne faut pas abuser des signes de ponctuation. Employez plutôt des termes concrets de vocabulaire en fonction de la manière de penser du personnage pour faire transparaître son émotion. Il est dans une position délicate ? Jouez avec les interruptions, ajoutez des descriptions et surtout interprétez la scène ! S’il doit parler à voix basse, privilégiez un bon dialogue mais qui va à l’essentiel. Dites-vous que la répétition des signes de ponctuation comme les points d’interrogation et les points d’exclamation a tendance à exaspérer le lecteur. En revanche, vous pouvez avoir recours aux points de suspension, avec parcimonie, pour simuler la stupeur ou l’étonnement d’un personnage. En effet, tout est une question de mesure !

7 : Écrire un dialogue trop long

Un dialogue qui fait trois pages ! Non merci. Surtout s’il y a plusieurs personnages. Le lecteur a alors tendance à se perdre. Comme on le dit souvent, une brève et franche conversation, c’est le top. L’avantage d’un dialogue par rapport à un récit est son côté inattendu et sa dynamique. Avec une page de texte, vous avez de quoi retranscrire les paroles de vos personnages, leur point de vue et décrire la scène sans trop vous éterniser. S’il y a plus de tirets que de texte, c’est peut-être que le personnage parle pour ne rien dire.

Privilégiez la narration et employez les dialogues avec parcimonie (ou pensez à écrire du théâtre…).

Le mot de la fin : N’oubliez pas, un dialogue entre les personnages principaux, bien écrit a tout le mérite d’exister. Il met en valeur votre narration et donne de la vie à votre ouvrage. Et tout le monde est capable d’en écrire un, comme une bonne pièce de théâtre !

écrire un dialogue

Pour résumer :

Comment rédiger un dialogue entre deux personnages : quelques conseils ?

Écrire un dialogue et plus particulièrement un bon dialogue demande de savoir s’imaginer la conversation entre différents personnages. Si vous respectez les quelques règles cités au dessus, la lecture de votre texte sera certainement plaisante. Mais ce n’est pas tout. Si vous avez un doute sur la fluidité de votre histoire, lisez-la à voix haute. Si vous butez sur du vocabulaire, si la ponctuation ou les guillemets vous dérangent c’est certainement qu’il y a quelque chose à améliorer. Dans ce cas-là, essayez d’alléger votre texte, de supprimer quelques verbes d’introduction, ou faites parler moins de personnages à la fois. D’ailleurs, bon nombre d’auteurs se posent la question des guillemets dans un dialogue. Selon les règles de typographie, un dialogue peut commencer par des guillemets français ou par des tirets. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les deux, même si cette tendance est aujourd’hui considérée comme désuète. À vous de voir ce que vous préférez !

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Quels types de tirets utiliser dans son manuscrit ?

Dans un roman ou d’ailleurs dans n’importe quel type de texte, il faut utiliser le tiret cadratin ( — ), appelé parfois tiret long, devant toutes les nouvelles répliques. Si votre logiciel de traitement de texte est correctement configuré, il remplace automatiquement votre trait d’union par un tiret cadratin. Certaines maisons d’édition font le choix d’opter pour le tiret demi-cadratin ( – ) ce qui n’est pas une erreur en soi au regard des règles typographiques.

Comment se fait un dialogue dans un récit de roman ?

Même si le récit tient une place importante, les enjeux des dialogues sont vitaux dans un roman. Une conversation entre personnages a une grande utilité. Elle donne un tempo à la lecture, davantage de style aux phrases, rend votre texte plus vivant et rare sont les pontes de la littérature qui s’en passent. Mais voilà, un écrivain ne sait pas toujours quand introduire un dialogue après une phase de narration. Au milieu d’un passage à suspens ? Après une scène émouvante ? Eh bien en réalité, la règle est simple. Si vos personnages ont des informations à livrer, c’est qu’il y a lieu de les faire parler. Il peut s’agir de leur histoire personnelle racontée sur la route pour se rendre à tel ou tel endroit, de la retranscription d’un discours important, commenté par leurs pairs, de simples conseils également prodigués par un personnage à un autre. Qu’importe, les règles ne sont pas aussi stricts, simplement pensez avant tout au lecteur ! Un dialogue à sa place et avec du style, c’est le saint Graal !

Et si on n’y arrive pas ?

Si vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec l’écriture des dialogues, vous pouvez toujours utiliser le discours direct pour faire parler vos personnages à voix haute et donner un peu plus d’âme à votre récit. Si vous avez besoin de peaufiner votre technique littéraire, vous pouvez aussi vous inscrire à des ateliers d’écriture. En effet, bon nombre d’entre eux ont pour thématique : comment écrire un dialogue.

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